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L'ouverture de la Tour Eiffel paralysée par la grève à cause de doutes sur son modèle économique
La Tour Eiffel a déçu lundi de nombreux touristes au pied du monument en leur refusant l'entrée. À quelques mois des Jeux olympiques, le monument emblématique de la capitale française est fermé en raison d'une grève de ses salariés, qui dénoncent le modèle économique "trop ambitieux et intenable" imposé par la mairie de Paris au péril de l'édifice, ont rapporté des médias français.
"En raison du mouvement de grève d'une catégorie du personnel, la Tour Eiffel est actuellement fermée", a fait savoir lundi un bandeau d'alerte rouge épinglé sur le site Internet du monument, ajoutant que "l'ouverture de la Tour Eiffel serait perturbée le 20 février 2024" en raison d'un préavis de grève d'une partie du personnel de la Tour Eiffel.
Cette grève est une réaction envers la mauvaise gestion financière de la Tour Eiffel par la municipalité. Les syndicats CGT et Force Ouvrière reprochent à la mairie de Paris, actionnaire majoritaire de la Société d'exploitation de la Tour Eiffel (SETE), un modèle économique "devenu invivable à la suite de la période COVID".
La pandémie a multiplié les périodes de fermetures du monument et généré de grosses pertes de billetterie. En dépit de ses 6,3 millions de visiteurs en 2023, le monument fait face à un trou de trésorerie "de plusieurs millions d'euros", a indiqué le magazine économique Challenges.
Une situation compliquée à laquelle s'ajoute une augmentation progressive de la redevance versée par la SETE à la ville. Celle-ci a atteint 16 millions d'euros en 2022 et "devrait quadrupler pour atteindre 50 millions d'euros", expliquent au Figaro des représentants syndicaux Force Ouvrière.
Pire encore, d'après le site du journal Le Monde, la tour n'a pas été repeinte depuis quatorze ans, et certains travaux ont pris du retard et généré 120 millions d'euros de coûts supplémentaires, en raison de l'inflation et de la découverte de plomb.
Les calculs municipaux seraient "trop ambitieux et intenables", avec une "sous-évaluation des budgets travaux", couplée à une "surévaluation des recettes", selon les deux organisations représentatives du personnel du monument. Les syndicats demandent donc à la ville d'être "raisonnable au niveau de ses exigences financières afin d'assurer la pérennité du monument et de l'entreprise qui le gère".
"Cela risque de durer plusieurs jours, et on espère surtout ne pas avoir à faire grève pendant les Jeux olympiques", a prévenu Denis Vavassori, délégué CGT de la SETE, dans un reportage du journal Le Monde. La dernière grève des salariés remonte au 27 décembre dernier.