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La Représentante spéciale de l'ONU souligne la nécessité d'un dialogue avec les talibans afghans
Roza Otunbayeva, Représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU pour l'Afghanistan et Cheffe de la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), a souligné mercredi la nécessité d'un dialogue avec les talibans.
Adoptée fin 2023, la résolution 2721 du Conseil de sécurité de l'ONU, fixe comme objectif clair le dialogue de la communauté internationale avec les autorités de facto en Afghanistan. L'objectif final est un Afghanistan en paix avec lui-même et avec ses voisins, pleinement réintégré dans la communauté internationale et respectant ses obligations internationales, avec la pleine participation des femmes afghanes, a dit Mme Otunbayeva.
(Eskinder Debebe/ONU/Xinhua)
Les autorités de facto ne sont pas toutes convaincues de la nécessité de réintégrer pleinement l'Afghanistan dans le système international. Beaucoup, cependant, comprennent que l'Afghanistan a tout à y gagner, a-t-elle dit au Conseil de sécurité lors d'une séance d'information.
Les talibans n'ont pas participé à la deuxième réunion des envoyés spéciaux pour l'Afghanistan à Doha, au Qatar, convoquée par le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, les 18 et 19 février. Toutefois, leur absence n'est pas due à un manque de volonté de la part des talibans de dialoguer avec la communauté internationale, a affirmé Mme Otunbayeva.
"Lors des discussions que j'ai eues avec eux après la réunion de Doha, ils ont expliqué que leur décision de ne pas participer n'était pas un démenti de leur volonté manifeste de dialoguer avec la communauté internationale, mais le reflet de leur inquiétude de ne pas être traités comme une partie prenante à part entière dans les discussions sur l'Afghanistan", a-t-elle dit. "Nous ferons tout notre possible pour encourager leur participation à la prochaine réunion dans ce format."
Les talibans ont salué la déclaration de M. Guterres à Doha sur la nécessité d'approfondir les consultations. Mais ils ont également insisté sur le fait que les consultations doivent être "authentiques" et ne pas se limiter à ce que la communauté internationale leur communique ses décisions, a dit Mme Otunbayeva.
La MANUA maintiendra son dialogue avec les autorités de facto sur le respect des droits de l'homme et les moyens de multiplier les consultations avec les populations locales, ainsi que leur participation à la prise de décision politique, afin que toutes les ressources disponibles de l'Afghanistan puissent être déployées pour son propre bien-être, a-t-elle conclu.