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Il faudrait près de deux siècles pour atteindre l'égalité des sexes en matière d'emploi, selon l'OIT

Xinhua 07.03.2025 08h11

Trente ans après l'adoption de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing, qui avaient fixé des objectifs ambitieux en matière d'égalité, les femmes rencontrent encore des barrières significatives sur le marché du travail, selon une nouvelle note de l'Organisation internationale du travail (OIT), intitulée "Les femmes et l'économie : 30 ans après la Déclaration de Beijing", publiée à l'occasion de la Journée internationale des femmes, qui est célébrée chaque année le 8 mars.

Malgré la réduction de l'écart d'emploi entre les femmes et les hommes, qui est passé de 27,1 à 23,1 points de pourcentage depuis 1991, le taux d'emploi des femmes reste bien inférieur à celui des hommes. En 2024, seulement 46,4% des femmes en âge de travailler occupaient un emploi, contre 69,5% des hommes. Au rythme actuel de progression, il faudrait près de deux siècles pour parvenir à l'égalité des taux d'emploi, selon l'OIT.

Bien que de plus en plus de jeunes femmes poursuivent des études et des formations, cela ne s'est pas traduit par des avancées significatives sur le marché du travail. Les femmes occupent seulement 30% des postes de direction dans le monde, avec une amélioration modeste au cours des vingt dernières années.

Elles restent surreprésentées dans les secteurs faiblement rémunérés, comme les soins infirmiers et la petite enfance, tandis que les hommes dominent des domaines comme les transports et la mécanique.

D'un autre côté, des progrès ont été réalisés pour réduire l'écart de rémunération entre les femmes et les hommes. En 2024, les femmes occupant un emploi, qu'elles soient salariées ou indépendantes, ont gagné 77,4 cents pour chaque dollar gagné par un homme, un écart toujours important, mais en amélioration par rapport aux 70,1 cents en 2004.

"Trois décennies après que les dirigeants du monde entier se sont réunis à Beijing et se sont engagés à faire progresser les droits des femmes, d'importants défis perdurent à concrétiser la Déclaration de Beijing", a noté Sukti Dasgupta, directrice du Département des conditions de travail et de l'égalité de l'OIT.

"Malgré des avancées, des millions de femmes continuent de rencontrer des obstacles persistants afin d'entrer, de rester et de progresser dans un emploi décent. Des réformes urgentes sont nécessaires pour lutter contre les inégalités en matière de responsabilités familiales, l'écart salarial entre les sexes ainsi que la violence et le harcèlement au travail, autant de facteurs qui perpétuent des lieux de travail inéquitables et peu sûrs pour les femmes", a-t-elle ajouté.

La note de l'OIT met en lumière les tendances mondiales en matière d'emploi et de conditions de travail pour les femmes et les hommes, en insistant sur les inégalités persistantes, souvent exacerbées par des facteurs tels que le statut migratoire ou le handicap.

Elle souligne également les obstacles systémiques qui entravent l'accès des femmes à l'emploi et à des conditions de travail décentes. Ces défis sont le reflet d'inégalités structurelles profondes, de normes sociales discriminatoires et de politiques économiques qui ne tiennent pas suffisamment compte des besoins différenciés des femmes et des hommes.

Selon l'OIT, en tant que pilier des efforts mondiaux en faveur de l'autonomisation et l'émancipation des femmes, le Programme d'action de Beijing demeure un levier puissant d'influence sur les politiques et les législations qui favorisent le progrès social et économique. A l'heure des mutations numériques, environnementales et démographiques, sa vision est plus pertinente que jamais.

(Web editor: 孙鸿宇, Yishuang Liu)

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