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Le président brésilien appelle la France à soutenir l'accord de libre-échange Mercosur-UE
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, en visite d'Etat à Paris, a appelé jeudi la France à soutenir l'accord de libre échange entre le Marché commun du Sud (Mercosur, une zone de libre-échange regroupant plusieurs pays d'Amérique du Sud) et l'Union européenne (UE).
"Cet accord serait la meilleure réponse que nos régions puissent apporter face au contexte incertain créé par le retour de l'unilatéralisme et du protectionnisme tarifaire", a plaidé M. Lula lors d'une conférence de presse à l'Elysée.
De son côté, le président français Emmanuel Macron a insisté que l'accord avec le Mercosur faisait "porter un risque pour l'agriculture des pays européens". Il a déclaré vouloir œuvrer, dans un délai de six mois, à l'introduction de "clauses de sauvegarde" afin de protéger les agriculteurs français.
Le Mercosur regroupe cinq membres permanents -- l'Argentine, le Brésil, le Paraguay, l'Uruguay et la Bolivie, et le Chili, la Colombie, l'Équateur, le Guyana, le Pérou et le Suriname en sont membres associés. Le bloc représente plus de 80 % du PIB de l'Amérique du Sud et constitue le quatrième plus grand espace de libre-échange au monde.
Le 6 décembre 2024, le Mercosur et l'Union européenne ont finalisé les négociations en vue d'un accord de libre-échange. Du côté européen, l'accord devra encore être ratifié : il devra obtenir l'approbation d'au moins 15 Etats membres représentant 65 % de la population de l'UE, puis être adopté par une majorité au Parlement européen.
Selon des médias français, l'accord permettrait à l'UE d'exporter plus facilement ses voitures, machines et produits pharmaceutiques, tandis que les pays du Mercosur pourraient écouler sur le marché européen de la viande, du sucre, du riz, du miel ou du soja sud-américains.
De nombreux agriculteurs français s'opposent à cet accord, qu'ils considèrent comme une menace de concurrence déloyale. Le gouvernement français a réitéré à plusieurs reprises son opposition à l'accord, sauf si le principe de réciprocité et des clauses de sauvegarde y sont intégrés.