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UNESCO : le retrait des Etats-Unis est "contraire aux principes fondamentaux du multilatéralisme"
La directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Mme Audrey Azoulay, a exprimé mardi son profond regret à l'annonce du retrait des Etats-Unis de l'organisation, qualifiant cette décision de "contraire aux principes fondamentaux du multilatéralisme".
Plutôt dans la journée, les Etats-Unis ont annoncé leur décision d'à nouveau se retirer de l'UNESCO, accusant l'UNESCO de consacrer "une attention démesurée aux Objectifs de développement durable des Nations Unies" et de "promouvoir des causes sociales et culturelles clivantes" en lien avec le conflit israélo-palestinien.
Mme Azoulay a indiqué dans un communiqué que les arguments avancés par Washington sont les mêmes que lors du précédent retrait, survenu sept ans plus tôt, alors même que "la situation a profondément changé" : les tensions politiques ont reculé, et l'UNESCO représente désormais "un rare espace de consensus autour d'un multilatéralisme concret et orienté vers l'action".
Elle a estimé que les critiques américaines ne reflètent pas la réalité des efforts menés par l'organisation, notamment en matière d'"éducation à la Shoah et de lutte contre l'antisémitisme".
Le retrait des Etats-Unis prendra effet à la fin du mois de décembre 2026. Il s'agira de la troisième sortie de Washington de l'UNESCO, et de la deuxième sous la présidence de Donald Trump.
"Malgré cette nouvelle rupture, l'UNESCO entend poursuivre sa coopération avec ses partenaires américains, qu'ils soient issus du secteur privé, du monde académique ou de la société civile, et continuer à entretenir un dialogue politique avec l'administration américaine ainsi qu'avec le Congrès", a déclaré Mme Azoulay.
La directrice générale a également souligné que l'UNESCO a engagé de vastes réformes structurelles et diversifié ses sources de financement ces dernières années.
Depuis 2018, la diminution de la contribution américaine a été compensée, si bien qu'elle ne représente plus que 8 % du budget total de l'organisation -- contre 40 % pour certains autres organismes onusiens, a-t-elle précisé, ajoutant que le budget global de l'UNESCO a connu une progression constante, soutenue par un grand nombre d'Etats membres et de partenaires privés et les contributions volontaires ont même doublé depuis 2018, assurant à l'organisation une plus grande stabilité financière.
De son côté, le président français Emmanuel Macron a exprimé sur X son "soutien indéfectible à l'UNESCO, protecteur universel de la science, de l'Océan, de l'éducation, de la culture et du patrimoine mondial", affirmant que "le retrait des Etats-Unis ne fera pas faiblir notre engagement aux côtés de celles et ceux qui portent ce combat".