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Le PDG de la compagnie de navigation finlandaise Finnlines salue la qualité de la construction navale chinoise et appelle à renforcer la collaboration
L'industrie chinoise de la construction navale offre des technologies de pointe, des prix compétitifs et met un fort accent sur l'efficacité énergétique et la réduction des émissions. Selon Thomas Doepel, PDG de la compagnie de navigation finlandaise Finnlines, ces atouts, combinés à l'expertise maritime européenne, peuvent soutenir une coopération gagnant-gagnant.
Dans un entretien accordé au quotidien commercial finlandais Kauppalehti publié mardi, il a salué les derniers navires de Finnlines construits en Chine, les décrivant comme une avancée majeure à la fois pour l'entreprise et plus largement pour le secteur maritime.
"La mise en service de ces navires pourrait diminuer de moitié les émissions par unité transportée", a-t-il déclaré, notant que ces améliorations reflètent non seulement les progrès technologiques des chantiers navals chinois, mais placent également Finnlines en bonne position avant le durcissement des réglementations internationales.
Selon M. Doepel, l'Organisation maritime internationale (OMI) devrait en effet décider en octobre d'un système potentiel d'échanges d'émissions pour l'industrie mondiale de la navigation, qui récompenserait les navires avec des émissions plus faibles, ce qui laisse entendre que l'industrie de la construction navale chinoise, qui met l'accent sur les technologies d'économie d'énergie et de réduction des émissions, peut jouer un rôle important pour soutenir la transition verte du secteur maritime.
Basée dans la capitale Helsinki, Finnlines est la plus grande compagnie maritime de Finlande et opère principalement en mer Baltique. Elle transporte plus d'un million de passagers chaque année, le transport de fret représentant 85% de ses revenus.
Au cours des 20 dernières années, la société a investi 2 milliards d'euros dans de nouveaux navires. L'ensemble de ses bateaux les plus récents ont été construits en Chine, dont trois autres commandés plus tôt cette année.
M. Doepel a attribué ce choix à la capacité de production à grande échelle de la Chine et à ses avantages en matière de coûts. "Les chantiers navals européens n'avaient tout simplement pas la capacité de livrer une commande aussi importante dans les délais, tandis que les chantiers chinois offraient d'excellentes conditions", a-t-il noté.
Il a souligné que la décision d'acquérir des navires chinois a été pragmatique plutôt que politique. "La Chine a développé de solides capacités dans le domaine de la construction navale, et coopérer avec eux apporte des avantages clairs", a-t-il affirmé. "Cela ne signifie pas pour autant que nous devons négliger le secteur de la construction navale de l'Europe ; nous avons besoin à la fois d'ouverture et de prévoyance stratégique".
S'exprimant sur les appels au découplage avec la Chine, M. Doepel s'est montré ferme : "nous ne pouvons pas isoler les autres sans nous isoler. Les Chinois sont travailleurs et capables, il y a beaucoup de choses que nous pouvons apprendre les uns des autres".
Il a également ajouté que l'expertise maritime finlandaise et européenne demeure globalement pertinente, même lorsque la construction navale est effectuée à l'étranger. "L'Europe doit comprendre que le commerce et l'interdépendance peuvent être des outils pour gérer les risques et stimuler la croissance partagée", a-t-il assuré.
M. Doepel a conclu que l'industrie maritime européenne détient toujours un savoir-faire de classe mondiale et que la coopération entre la construction navale avancée de la Chine et l'expertise technique de l'Europe peut soutenir conjointement le développement de l'industrie maritime mondiale, a rapporté le journal Kauppalehti.