Etats-Unis : Les faibles chiffres de l'emploi justifient trois baisses de taux cette année, selon une responsable de la Fed

La vice-présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed) chargée de la supervision, Michelle Bowman, a déclaré samedi que les données mitigées sur l'emploi aux Etats-Unis renforçaient son opinion selon laquelle trois baisses des taux d'intérêt seraient probablement appropriées cette année.

Selon le Bureau des statistiques du travail, l'économie américaine n'a créé que 73.000 emplois en juillet, bien en deçà des attentes du marché. Parallèlement, le taux de chômage a légèrement augmenté en juillet, passant de 4,1% en juin à 4,2%.

"Une approche proactive visant à rapprocher la politique d'une position neutre, par rapport à sa position modérément restrictive actuelle, contribuerait à éviter une nouvelle érosion inutile des conditions du marché du travail et réduirait le risque que le Federal Open Market Committee (FOMC) doive mettre en œuvre une correction politique plus importante si le marché du travail se détériore davantage", a déclaré Mme Bowman dans un discours prononcé lors du sommet 2025 des PDG et cadres supérieurs de la Kansas Bankers Association, qui s'est tenu dans le Colorado.

Lors de la réunion politique de la Fed fin juillet, la banque centrale a maintenu sa fourchette cible pour le taux des fonds fédéraux inchangée à 4,25-4,5%, un niveau qui est resté stable depuis décembre dernier. Mme Bowman était l'une des deux responsables de la Fed à s'être opposée à cette décision.

La plupart des responsables de la Fed se sont montrés plus prudents quant à une baisse des taux, invoquant la crainte que des droits de douane généralisés sur les partenaires commerciaux des Etats-Unis ne poussent l'inflation à la hausse. L'indice des prix à la consommation américain a augmenté de 2,7% en juin par rapport à l'année précédente, soit la plus forte hausse depuis février.

Cependant, Mme Bowman considère que les hausses de prix liées aux droits de douane sont probablement un "effet ponctuel", ajoutant que l'inflation reviendrait à l'objectif de 2% de la Fed une fois ces effets dissipés.

"Etant donné que les changements de politique monétaire mettent du temps à se répercuter sur l'économie, il convient de ne pas tenir compte des chiffres temporairement élevés de l'inflation et donc de lever certaines restrictions politiques afin d'éviter un affaiblissement du marché du travail", a-t-elle déclaré.

La Fed a encore trois réunions politiques prévues cette année, en septembre, octobre et décembre.

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