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L'ONU appelle à la cessation des hostilités pour enrayer la propagation de la famine à Gaza

Xinhua 28.08.2025 08h23

Le chef des affaires humanitaires de l'ONU a appelé mercredi à une cessation immédiate et durable des hostilités à Gaza afin d'éviter de nouvelles pertes en vies humaines et de mettre fin à la propagation de la famine.

Plus d'un demi-million de personnes sont actuellement exposées à la famine, au dénuement et à la mort. D'ici fin septembre, ce nombre pourrait dépasser 640.000, a déclaré Tom Fletcher, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU, lors d'un exposé au Conseil de sécurité présenté en son nom par son adjointe Joyce Msuya.

Le Comité d'examen de la famine du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) a confirmé vendredi que la famine sévissait à Gaza, et qu'elle devrait s'étendre aux villes de Deir al-Balah et de Khan Younis d'ici fin septembre, a noté M. Fletcher. Il a indiqué qu'environ 1 million de personnes se trouvaient dans la phase 4 du classement défini par l'IPC, et plus de 390.000 dans la phase 3. Pratiquement personne à Gaza n'est épargné par la faim.

Au moins 132.000 enfants de moins de 5 ans devraient souffrir de malnutrition aiguë d'ici mi-2026. Parmi eux, le nombre de ceux qui risquent de mourir a triplé pour dépasser les 43.000. Chez les femmes enceintes et allaitantes, ce nombre devrait passer de 17.000 à 55.000, a déclaré M. Fletcher.

La famine à Gaza est également la conséquence de la destruction d'un système de production alimentaire, avec 98 % des terres cultivées endommagées ou inaccessibles et un bétail décimé, a-t-il déclaré, ajoutant que 22 mois de livraisons restreintes et compromises de fournitures humanitaires et commerciales essentielles, la dégradation des systèmes de santé et de nutrition, le manque d'abris adéquats et la coupure des réseaux de distribution d'eau, d'assainissement et d'hygiène avaient également contribué à la famine.

Le mois dernier, une centaine de Palestiniens ont en moyenne été tués chaque jour, selon les estimations des autorités sanitaires de Gaza, soit près du double du bilan quotidien moyen enregistré en mai. Au cours de la même période, quelque 800.000 personnes ont été déplacées et poussées vers des zones surpeuplées dépourvues d'abris et d'autres biens essentiels, a déclaré le responsable.

L'aide humanitaire entrant à Gaza s'est accrue ces dernières semaines, notamment en termes de nombre de camions et de camions-citernes. Un trafic commercial limité a également repris depuis quelques semaines. Après une longue interruption, les approvisionnements en fourrage ont quant à eux repris ces derniers jours, a-t-il ajouté. "Ce sont des avancées importantes. Mais elles ne permettront ni d'arrêter ni d'inverser la tendance à la famine. Pour répondre aux besoins de 2,1 millions de personnes affamées, nous avons besoin de beaucoup plus. Nous devons acheminer et distribuer une aide vitale plus importante. Nous devons lever les restrictions sur les produits essentiels. Et nous devons mettre un terme aux retards et aux refus qui compromettent notre travail quotidien", a déclaré M. Fletcher.

Il a averti qu'une incapacité à agir immédiatement aurait des conséquences irréversibles, affirmant que le Conseil de sécurité et tous les Etats membres de l'ONU devaient agir sur le champ pour garantir une cessation immédiate et durable des hostilités à Gaza, la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages et la protection des civils et des infrastructures essentielles.

Ils doivent également garantir un acheminement sûr, rapide et sans entrave de l'aide humanitaire, et permettre le rétablissement à grande échelle des flux commerciaux de biens essentiels, des systèmes de marchés, des services essentiels et de la production alimentaire locale, a ajouté M. Fletcher.

(Web editor: 实习生3, Yishuang Liu)

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