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Le multilatéralisme et les réformes de l'ONU dominent la première journée du débat général de l'Assemblée générale des Nations Unies
Plus de 30 chefs d'Etat et de gouvernement ont prononcé des discours mardi au siège de l'ONU, lors de la première journée de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies (AGNU), axés sur des questions telles que la création d'un Etat palestinien, le changement climatique, le multilatéralisme et la réforme du Conseil de sécurité.
"Le multilatéralisme se trouve à un nouveau tournant", l'autorité de l'ONU étant "remise en question", a déclaré le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, dit Lula, premier orateur à s'adresser à l'AGNU.
Soulignant qu'"il existe un parallèle évident entre la crise du multilatéralisme et l'affaiblissement de la démocratie", il a déploré le fait que les atteintes à la souveraineté, les sanctions arbitraires et les interventions unilatérales "sont en train de devenir la règle".
A Gaza, la faim est utilisée comme une arme de guerre tandis que le déplacement forcé des populations se poursuit en toute impunité, a fait remarquer Lula, avertissant que "le peuple palestinien risque de disparaître" et "ne survivra qu'avec un Etat indépendant intégré à la communauté internationale".
L'appel de Lula en faveur du renforcement du multilatéralisme a été repris par la présidente péruvienne Dina Boluarte, qui a rappelé que le Pérou était attaché à un système multilatéral ouvert fondé sur le droit international et les principes de la Charte des Nations Unies, et a appelé à des réformes visant à restaurer la représentativité et l'efficacité de l'ONU afin de résoudre des problèmes mondiaux tels que les atteintes à la démocratie et à l'Etat de droit, le changement climatique et les questions socio-économiques.
Soulignant une "crise de confiance" dans les institutions multilatérales, le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev a appelé la communauté internationale à donner à l'ONU les moyens d'agir, ajoutant qu'une réforme globale de l'ONU et de son Conseil de sécurité était nécessaire.
Dans son discours, le président indonésien Prabowo Subianto a souligné l'importance de lutter contre le changement climatique. "En tant que plus grand pays insulaire du monde, nous témoignons devant vous que nous subissons déjà les conséquences directes du changement climatique, en particulier la menace de l'élévation du niveau de la mer".
L'Indonésie est en train de passer de manière décisive d'un développement basé sur les combustibles fossiles à un développement basé sur les énergies renouvelables. Le pays vise à atteindre la neutralité carbone d'ici 2060, a-t-il signalé.
Alors que le président des Etats-Unis Donald Trump, deuxième orateur du débat général, a attaqué la politique climatique et les énergies renouvelables, qualifiant l'empreinte carbone de "canular", le président chilien Gabriel Boric a répondu que prétendre que le réchauffement climatique n'existe pas ne constitue pas une opinion, mais un mensonge.
Le président tadjik Emomali Rahmon a mis en lumière les défis environnementaux auxquels son pays est confronté : "Sur les 14.000 glaciers du Tadjikistan, plus de 1.300 ont complètement fondu, et le rythme de la fonte s'accélère".
Cyril Ramaphosa, président de l'Afrique du Sud, a souligné la nécessité "d'agir de manière décisive pour faire taire toutes les armes partout dans le monde afin de réaliser les objectifs du développement durable et de la paix mondiale".
L'Afrique est un continent "irréversiblement en plein essor", a-t-il affirmé. Cependant, bon nombre des objectifs de développement durable restent difficiles à atteindre en raison du manque de ressources financières, de nombreux pays en développement consacrant davantage de dépenses au service de la dette qu'à la santé ou à l'éducation, a-t-il ajouté.
Les représentants des Etats membres de l'ONU, dont quelque 150 chefs d'Etat et de gouvernement, se succéderont à la tribune de l'AGNU pour aborder les grandes questions mondiales lors du débat général, qui a débuté mardi et s'achèvera le 29 septembre.
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