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Yémen : 20 agents de l'ONU accusés d'espionnage libérés par les Houthis

Xinhua 21.10.2025 08h19

Le groupe des Houthis du Yémen a libéré lundi 20 membres du personnel des Nations Unies arrêtés deux jours plus tôt dans la capitale Sanaa sur des allégations d'espionnage au profit d'Israël, a annoncé Hans Grundberg, l'envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen.

"Les 15 membres du personnel international de l'ONU sont désormais tous libres de se déplacer à l'intérieur du complexe de l'ONU à Sanaa et sont en contact avec leurs entités respectives de l'ONU et leurs familles", a-t-il déclaré dans un communiqué envoyé par courrier électronique.

Il a ajouté que cinq employés yéménites de l'ONU détenus depuis le 18 octobre dans le même complexe ont également été libérés et que les forces de sécurité houthies ont quitté les locaux de l'ONU.

Toutefois, a indiqué une source houthie, malgré ces libérations, au moins 53 travailleurs humanitaires de l'ONU sont toujours détenus par le groupe à Sanaa sur des accusations d'espionnage similaires remontant à 2023, la plupart étant des employés du Programme alimentaire mondial (PAM) et de l'agence des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF).

Ces arrestations massives ont accru les inquiétudes de l'ONU quant à la sécurité des travailleurs humanitaires dans les zones contrôlées par les Houthis, où l'organisation continue de coordonner les opérations d'aide dans un contexte de conflit prolongé et d'aggravation de la crise humanitaire.

De son côté, Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations Unies, a condamné samedi les nouvelles allégations et arrestations arbitraires, se disant "gravement préoccupé" par les accusations, notamment celles formulées le 16 octobre par le leader houthi Abdelmalek al-Houthi.

Le chef de l'ONU a dit "rejeter catégoriquement toutes ces allégations", avertissant qu'elles sont "dangereuses et inacceptables" outre qu'elles mettent gravement en danger l'ONU et les travailleurs humanitaires tout en menaçant les opérations de secours essentielles.

Les dernières arrestations ont eu lieu deux jours après qu'Abdelmalek al-Houthi a accusé dans un discours télévisé le personnel de l'ONU de collaborer avec Israël lors des frappes aériennes meurtrières sur Sanaa, qui ont tué plusieurs hauts responsables houthis, dont le chef d'état-major du groupe, Mohammed al-Ghamari, en août. Israël a pour sa part indiqué que ces frappes étaient une réponse aux attaques de missiles Houthis, tandis que l'ONU a nié les accusations des Houthis.

Les autorités houthies auraient également fait pression sur les agences des Nations Unies pour qu'elles remplacent le personnel local à Sanaa par des employés fidèles au groupe.

Les Houthis, alignés sur l'Iran, se sont emparés de Sanaa et d'une grande partie du nord du Yémen fin 2014, provoquant une intervention militaire dirigée par l'Arabie saoudite l'année suivante.

Depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023, le groupe a lancé des missiles et des drones vers Israël et ciblé des navires commerciaux en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, endommageant des dizaines de navires et en coulant quatre, affirmant que leurs attaques sont menées en solidarité avec les Palestiniens.

(Web editor: 实习生3, Yishuang Liu)