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La paralysie du gouvernement américain s'apprête à battre un record avec le nouvel échec du Sénat à adopter le projet de loi de financement

Xinhua 05.11.2025 08h27
La paralysie du gouvernement américain s'apprête à battre un record avec le nouvel échec du Sénat à adopter le projet de loi de financement
(Photo/Xinhua)

Mardi, le Sénat américain a de nouveau échoué à adopter un projet de loi de financement temporaire, marquant ainsi le 14e tentative infructueuse.

Cela a pour conséquence que la paralysie du gouvernement fédéral, ou shutdown, est en passe de dépasser le record de 35 jours établi lors de celle de 2018-2019 et de devenir la plus longue de l'histoire des Etats-Unis.

Le Sénat, à majorité Républicaine, a voté par 54 voix contre 44 en faveur de la résolution de financement provisoire "sans modifications", déjà approuvée par la Chambre des représentants, qui permettrait de financer le gouvernement au niveau actuel jusqu'au 21 novembre. Le projet de loi nécessitait toutefois 60 voix pour surmonter l'obstruction parlementaire et être examiné par la chambre haute.

Cette paralysie persistante engendre des perturbations croissantes, affectant des secteurs tels que l'aviation, l'aide alimentaire et les soins de santé, avec un impact qui ne cesse de s'étendre et exerce une pression grandissante sur les moyens de subsistance de la population et l'économie.

Selon un récent rapport du Bureau du budget du Congrès, le blocage budgétaire actuel pourrait coûter 14 milliards de dollars à l'économie américaine s'il dure huit semaines.

Pendant ce temps, les deux partis continuent de s'accuser mutuellement d'être à l'origine de l'impasse.

"'Chaque jour est meilleur pour nous'. Tels ont été les mots du chef de la minorité Démocrate une semaine après le début du blocage, soulignant les prétendus avantages que ce dernier pourrait apporter aux sénateurs Démocrates. Mais à cause des sénateurs Démocrates, la situation des Américains empire chaque jour", a déclaré mardi John Thune, chef de la majorité au Sénat dans une publication diffusée sur X.

Chuck Schumer, chef de la minorité au Sénat, a quant à lui affirmé mardi sur X que les Républicains étaient responsables de la flambée des prix des soins de santé prévue pour l'année prochaine. La nouvelle période d'inscription aux plans de santé de la Loi sur la protection des patients et les soins abordables (Affordable Care Act), mieux connue sous le nom d'Obamacare a débuté le 1er novembre.

"La période d'inscription est ouverte. Vingt-quatre millions d'Américains sont confrontés à des choix difficiles concernant leurs soins de santé", a affirmé M. Schumer.

De leur côté, les Centres pour les services Medicare et Medicaid ont averti qu'une fois les subventions majorées expirées à la fin de l'année, les primes moyennes pourraient augmenter d'environ 30 % l'année prochaine.

Parallèlement, un programme d'aide alimentaire très suivi a également été touché. Après l'intervention de deux juges fédéraux, l'administration Trump a annoncé lundi qu'elle utiliserait des fonds d'urgence pour maintenir la moitié des prestations du Programme d'aide alimentaire supplémentaire (SNAP) pour ce mois-ci, précisant néanmoins que certains Etats pourraient mettre des semaines, voire des mois, à reprendre la distribution intégrale.

Cependant, le président américain Donald Trump a déclaré mardi sur les réseaux sociaux que les prestations du SNAP "ne seront versées que lorsque les Démocrates de la gauche radicale rouvriront les services publics, ce qu'ils peuvent facilement faire, et pas avant !". Ce programme couvre 42 millions d'Américains, soit environ un huitième de la population nationale, dont la plupart vivent sous le seuil de pauvreté.

Un récent sondage Gallup a montré que la cote de popularité du Congrès a chuté de 11 points de pourcentage pour atteindre seulement 15 %. Actuellement, près de quatre adultes américains sur cinq (79 %) désapprouvent la manière dont le Congrès exerce ses fonctions.

"Les sondages que j'ai consultés indiquent que personne n'est satisfait du blocage de l'un ou de l'autre parti", a déclaré à Xinhua Christopher Galdieri, professeur de sciences politiques au Saint Anselm College, dans l'Etat du New Hampshire.

(Web editor: 实习生3, Yishuang Liu)