14 responsables et partenaires de la FIFA inculpés par la justice américaine pour corruption

Source: le Quotidien du Peuple en ligne  28.05.2015 08h40

C'est un véritable coup de tonnerre qui est tombé aujourd'hui sur l'organe le plus puissant du football mondial, qui se trouve sur la défensive sur deux fronts : l'un vient d'une enquête suisse sur les candidatures à la Coupe du Monde et l'autre d'un acte d'accusation américain visant ce qu'un haut responsable de la justice des Etats-Unis a appelé « la corruption qui sévit, systémique et profondément enracinée ». Les autorités suisses ont fait irruption au siège de la FIFA à Zürich mercredi, le même jour où elles ont annoncé une enquête sur les deux dernières attributions de la Coupe du monde -à la Russie en 2018 et au Qatar en 2022- qui ont fait toutes deux l'objet de polémiques.

Aux Etats-Unis, le Ministère de la justice a annoncé un acte d'accusation d'un tribunal fédéral de Brooklyn, à New York, portant des accusations détaillées contre 14 personnes pour racket, fraude électronique et blanchiment d'argent. Les personnes concernées sont des officiels de la FIFA accusés d'avoir accepté des pots de vin totalisant plus de 150 millions de Dollars US et d'avoir, en retour, accordé des « droits de médias et de commercialisation lucratifs » à des tournois de football au cours des 24 dernières années. « Les accusés ont favorisé une culture de la corruption et de la cupidité qui a créé un terrain de jeu inégal pour le plus grand sport du monde », a déclaré le directeur du FBI James Comey dans un communiqué de presse. « Les paiements secrets et illégaux, les pots de vin et la corruption sont devenus une façon de faire des affaires à la FIFA ».

Sept personnes ont été arrêtées mercredi à Zurich avec l'aide des autorités suisses, parmi eux Jeffrey Webb, vice-président et patron de la FIFA de la CONCACAF, l'organe affilié à la FIFA pour l'Amérique du Nord et les Caraïbes. Le Président de la FIFA, Sepp Blatter, ne figure pas partie des personnes arrêtées ou accusées par les autorités américaines. Mais il compte parmi ceux faisant l'objet d'une enquête, et selon les responsables américains, une partie de l'enquête continue.

L'enquête n'empêchera pas les dirigeants de l'organe directeur du football plombé par les scandales de se rassembler vendredi pour élire éventuellement Sepp Blatter pour un cinquième mandat, en dépit des questions soulevées par Greg Dyke, le chef de l'Association de football de Grande-Bretagne, à la lumière des développements de mercredi. Les projets des futures Coupes du Monde au Qatar, qui a été critiqué pour son traitement des travailleurs étrangers dans la construction des stades, et en Russie se poursuivent, a dit Walter De Gregorio, porte-parole de la FIFA.

Pourtant, le prince Ali bin Al Hussein de Jordanie, un des ceux qui contestent la présence de Sepp Blatter à la tête de la FIFA, a déclaré mercredi que « nous ne pouvons pas continuer avec la crise. La FIFA a besoin d'un leadership qui régit, guide et protège nos associations nationales », a déclaré Ali bin Al Hussein, qui a fustigé « la culture d'intimidation » de la FIFA, et a appelé à « un leadership qui accepte la responsabilité de ses actions et ne rejette pas la faute sur les autres. Un leadership qui restaure la confiance envers les centaines de millions de fans de football du monde entier ».