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Chine : au-dessus des nuages, un triathlète français relève le défi sur le plus haut pont du monde

Xinhua 25.09.2025 08h51

Des concurrents s'affrontent dans l'épreuve de cyclisme lors du premier Challenge international de triathlon du plus haut pont du monde, dans la province chinoise du Guizhou (sud-ouest), le 21 septembre 2025. (Photo : Long Jianrui)

Des concurrents s'affrontent dans l'épreuve de cyclisme lors du premier Challenge international de triathlon du plus haut pont du monde, dans la province chinoise du Guizhou (sud-ouest), le 21 septembre 2025. (Photo : Long Jianrui)

Alexandre Sybillain, triathlète amateur français et fondateur d'un centre d'entraînement de triathlon à Shanghai, est un pionnier de la discipline en Chine et a été témoin des opportunités croissantes de pratiquer ce sport dans le pays.

M. Sybillain pratique le triathlon depuis une dizaine d'années, attiré par ce sport qui permet de travailler l'ensemble du corps. "Personne n'est naturellement doué dans les trois disciplines. Vous pouvez être un bon coureur, mais un mauvais nageur. Vous devez donc travailler vos points faibles", a-t-il expliqué, ajoutant : "L'objectif n'est pas forcément d'être le meilleur, mais de faire de son mieux."

Le premier Challenge international de triathlon du plus haut pont du monde s'est tenu le 21 septembre sur et autour du pont du grand canyon de Huajiang, dans la province chinoise du Guizhou (sud-ouest).

Près de 200 athlètes, dont M. Sybillain, venus de plus de 20 pays et régions, dont les Etats-Unis, la France et la Russie, ont testé leurs limites sur un parcours de 36,75 kilomètres.

La course a débuté par 750 mètres de natation dans la rivière Beipanjiang, suivie de 26 kilomètres de vélo sur une route escarpée avec un dénivelé positif de 798 mètres, avant de s'achever par une course de 10 kilomètres culminant au sommet du pont le plus haut du monde.

M. Sybillain a organisé un camp d'entraînement pour de jeunes athlètes dans le Guizhou à l'invitation d'un entraîneur de la province en 2024. "L'année dernière, nous avons emmené 15 enfants s'entraîner dans les montagnes pendant deux semaines. L'environnement est parfait : calme, propre, avec peu de circulation", s'est-il souvenu.

Lorsqu'il a entendu parler de la course de cette année sur le pont, il n'a pas hésité. "J'étais venu l'an dernier et j'avais adoré. Originaire des Alpes françaises, j'adore l'escalade, c'est mon point fort. Ce parcours comporte beaucoup de dénivelé, ce qui m'a vraiment plu", a-t-il déclaré à Xinhua.

"Courir sur un pont qui n'est même pas encore ouvert à la circulation est une expérience unique, une occasion unique", a-t-il ajouté. "C'est pourquoi j'ai fait tout ce chemin, même si cela impliquait quatre heures de vol."

Selon lui, ce qui distingue le triathlon du Guizhou, c'est son terrain difficile. "Il n'y a pas beaucoup de courses en Chine avec autant de dénivelé. C'est l'un des parcours les plus difficiles ici", a-t-il fait remarquer.

Lorsqu'il a couru sur le pont le plus haut du monde, il a pu profiter d'une vue à couper le souffle. "Quand on est là-haut, on a l'impression d'être au sommet du monde", a-t-il déclaré.

Au cours de la compétition, il a remporté la deuxième place dans sa catégorie d'âge (46-60 ans) et n'a exprimé aucun regret d'avoir fait le voyage.

"Je suis venu ici pour profiter de l'expérience, pas pour gagner. J'ai donné le meilleur de moi-même", a déclaré l'homme de 55 ans.

Ayant vécu en Chine pendant des années, il a été témoin de l'essor rapide du triathlon. "Il y a dix ans, il n'y avait qu'une ou deux courses par an en Chine ; aujourd'hui, on en compte plus de 100, certaines attirant plus de 1.000 participants, et l'équipement s'est également amélioré", s'est-il souvenu.

M. Sybillain est d'abord venu en Chine pour des affaires, afin de faire le commerce de pièces techniques et mécaniques entre la Chine et l'Europe. Il y a environ dix ans, il s'est tourné vers le développement sportif à plein temps et, avec sa femme chinoise, a fondé un club de triathlon à Shanghai.

"Aujourd'hui, c'est l'un des plus grands clubs de Chine, avec plus de 500 enfants qui s'y entraînent. Nous travaillons en partenariat avec des écoles pour promouvoir ce sport. Ma femme gère le club et je suis entraîneur à temps partiel", a-t-il déclaré.

Lorsqu'il a appris que des sports extrêmes allaient être pratiqués sur le plus haut pont du monde, M. Sybillain s'est montré très intéressé par cette combinaison.

"Si vous pouvez intégrer des activités comme le saut à l'élastique ou d'autres sports extrêmes à un site emblématique comme ce pont, cela attirerait davantage de visiteurs et apporterait de grands bénéfices à la province. C'est une bonne idée", a-t-il déclaré.

Lors d'une interview avec Xinhua après la course, il a déclaré que si l'événement se tenait à nouveau ici l'année prochaine, que ce soit sur le pont ou à proximité, il y participerait sans hésiter.

"Le triathlon a connu une croissance exponentielle en Chine. Aujourd'hui, des courses ont lieu presque tous les mois, dans toutes les villes du pays, ce qui offre davantage d'étapes pour se mettre au défi", a-t-il ajouté.

(Web editor: Huiyan Li, Yishuang Liu)