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Des retrouvailles émouvantes célèbrent les missions médicales de la Chine à l'étranger
Lorsque Li Jinrong, 89 ans, a entendu quelqu'un l'appeler « maman » lors d'un événement à Wuhan, dans la province du Hubei (centre de la Chine), elle s'est immédiatement levée de son siège.
Une femme de nationalité étrangère s'est précipitée vers elle avant de la serrer fort dans ses bras et de lui dire : « Maman, maman. » Mme Li lui a tapoté le dos et lui a dit en pleurant de joie : « Bonjour ».
Bouammouch Kheira, originaire d'Algérie, a subi une opération de reconstruction totale du nez pratiquée par Mme Li et d'autres personnes d'une équipe médicale chinoise il y a 39 ans.
Les deux femmes se sont retrouvées le mois dernier lors d'un événement marquant le 60e anniversaire de l'envoi de la première mission médicale chinoise à l'étranger, en Algérie. Mme Bouammouch, 50 ans, a parcouru 10 000 kilomètres depuis l'Algérie pour arriver à Wuhan la veille de la cérémonie, le 19 décembre.
En novembre 1984, Mme Li, alors chirurgienne à l'hôpital de stomatologie affilié à l'Université de Wuhan, a participé à la 11e mission médicale chinoise en Algérie. Elle a aidé un hôpital d'Afrique du Nord à pratiquer des chirurgies buccales et faciales, améliorant ainsi la qualité des soins et renforçant l'amitié entre les deux pays.
En mars 1985, Bouammouch Kheira, alors âgée de 12 ans, s'est rendue dans un hôpital de la wilaya de Mascara pour se faire soigner d'une infection de l'estomac. Mme Li et ses collègues travaillaient dans cet hôpital. L'un des médecins de l'équipe médicale chinoise a remarqué le nez gravement déformé de la jeune fille dont le bout avait été mordu par un âne alors qu'elle n'avait que deux ans. Il a décidé de l'emmener voir Mme Li.
L'hôpital de Wuhan où avait travaillé madame Li pratiquait des opérations de reconstruction nasale depuis les années 1960. Cependant, la méthode conventionnelle nécessitait une greffe de peau du front, ce qui laissait une cicatrice sur le visage du patient.
Après avoir consulté la littérature médicale et pris en considération les capacités médicales limitées de l'hôpital algérien, Mme Li a élaboré un plan de traitement complet et a décidé de greffer de la peau provenant de l'un des bras de la jeune fille.
La reconstruction du nez a nécessité quatre interventions chirurgicales sur une période de deux mois. De nombreuses personnes se sont rendues à l'hôpital pour assister à la première chirurgie de ce type en Afrique.
Bouammouch Kheira a déclaré à la Hubei Television : « Sans ma mère chinoise, ma vie serait plus sombre que la mort. »
Lors de ses deux années passées en Algérie, Mme Li a créé le premier service de stomatologie et chirurgie maxillo-faciale d'Algérie dans cet hôpital de Mascara et a transmis ses compétences et ses connaissances aux médecins algériens.
Depuis que la Chine a envoyé sa première équipe médicale en Algérie en 1963, près de 30 000 membres du personnel médical ont soigné près de 300 millions de patients dans 76 pays et régions du monde, selon la Commission nationale de la santé.
Au mois de septembre, Wuhan a envoyé sa 28e équipe médicale en Algérie.
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