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La Chine lance un programme de diplôme universitaire centré sur les animaux de compagnie pour répondre à une demande en hausse
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| Un chien est pris en charge au salon d'attente pour animaux de compagnie de l'aéroport international Bao'an de Shenzhen, dans la province du Guangdong (sud de la Chine), le 8 mai 2024. (Photo/Xinhua) |
Fraîchement sorti du rigoureux examen d'entrée à l'université chinois, plus de 13 millions de diplômés du secondaire postulant aux études supérieures cette année sont confrontés à un chemin académique étonnant : le premier programme de diplôme universitaire du pays entièrement dédié aux animaux de compagnie.
Lancé par l'Université agricole de Chine (CAU), le programme de premier cycle de quatre ans en sciences des animaux de compagnie vise à former des experts en nutrition, comportement, reproduction et soins des animaux de compagnie - répondant à la fois aux aspirations des étudiants et aux demandes croissantes de l'industrie des animaux de compagnie chinoise.
Contrairement aux programmes traditionnels des sciences des animaux qui se concentrent sur le bétail tels que les porcs, les poulets, les bovins et les moutons, le programme animal de compagnie se concentre sur les animaux comme les chats, les chiens et les chevaux. Cinquante étudiants seront admis dans la classe inaugurale. Après avoir obtenu leur diplôme, ils recevront un baccalauréat en sciences agricoles.
« Le programme est structuré autour des demandes de l'industrie du monde réel », a expliqué Liu Guoshi, vice-doyen du Collège des sciences animales de la CAU. « Les cours comprennent la sélection des animaux de compagnie, le métabolisme nutritionnel, le traitement des aliments, la physiologie de la reproduction, le bien-être animal et les études de comportement, entre autres cours spécialisés ».
Bien que le programme puisse sembler nouveau à certains, il ne représente en fait qu'une transformation significative de l'enseignement supérieur chinois - un changement stratégique des offres traditionnelles et axées sur l'offre vers des disciplines dirigés par la demande adaptées aux secteurs émergents.
Les autorités pédagogiques chinoises ont appelé à une optimisation dynamique des disciplines académiques pour assurer un alignement sur les priorités économiques. Dans un avis sur l'emploi des diplômés pour 2025, le ministère de l'Éducation (MOE) a exhorté les universités à anticiper les changements du marché du travail et à accélérer le déploiement des programmes émergents.
L'économie chinoise des animaux de compagnie offre un exemple convaincant pour cette transformation : en 2024, la population urbaine du pays possédait plus de 120 millions de chats et de chiens, stimulant une économie pour animaux de compagnie d'une valeur de plus de 300 milliards de yuans (environ 42 milliards de dollars).
Cependant, la croissance rapide de l'économie des animaux de compagnie a dépassé l'offre de professionnels formés. Alors qu'environ 500 000 entreprises liées aux animaux de compagnie sont désormais enregistrées en Chine - allant des aliments et fournitures pour animaux de compagnie au toilettage, à l'assurance et à la formation en comportement - le secteur souffre de pénuries de main-d'œuvre aiguës.
Par exemple, dans les soins vétérinaires seulement, plus de 30 000 hôpitaux pour animaux de compagnie fonctionnent avec seulement 40 000 vétérinaires certifiés. C'est environ un vétérinaire par clinique.
« La pénurie de professionnels qualifiés est l'une des plus grandes contraintes du développement sain de l'industrie », a déclaré Yan Jinsheng, vice-président de l'Association de l'industrie des animaux de compagnie de Chine, soulignant que presque tous les segments, du toilettage et des soins de santé à la formation en comportement, connaissent des goulots d'étranglement en personnel.
Le programme de sciences des animaux de compagnie est conçu pour combler cet écart. Les diplômés seront bien préparés à un large éventail de carrières - des rôles conventionnels dans la recherche et développement des aliments pour animaux de compagnie, les opérations de reproduction et les cliniques vétérinaires à des spécialités émergentes comme les consultants en test génétique pour animaux de compagnie et les formateurs professionnels du comportement des animaux de compagnie. Leur expertise sera également évaluée dans la recherche universitaire, les organismes de réglementation du gouvernement et les associations de l'industrie, a noté M. Liu.
Le lancement de ce nouveau programme a déclenché des discussions animées sur les médias sociaux. Sur Xiaohongshu, la plate-forme chinoise connue à l'étranger sous le nom de « Rednote », un utilisateur nommé Liuliu a écrit sur le ton de la plaisanterie « avec mon chien à mes côtés, je pourrais étudier jusqu'à un doctorat ».
Ce « programme pour animaux de compagnie » illustre comment les universités chinoises recalibrent leurs programmes pour répondre aux demandes du monde réel.
La stratégie s'appuie sur les résultats éprouvés : en 2024, l'Université agricole du Yunnan a lancé le premier programme de premier cycle des sciences du café du pays alors que la consommation intérieure a monté en flèche - un marché qui a dépassé celui ds États-Unis en 2023 pour enregistrer le plus grand nombre mondial de boutiques de café.
Cette approche alignée sur l'industrie évolue à l'échelle nationale. Dans le catalogue mis à jour des spécialités de premier cycle pour les collèges et universités réguliers publiés par le MOE en avril, des programmes nouvellement établis tels que l'éducation en intelligence artificielle, les sciences et l'ingénierie de la neutralité du carbone, ainsi que les technologies et l'ingénierie à basse altitude ont été spécialement conçues pour répondre aux besoins urgents de professionnels qualifiés dans des secteurs en expansion rapide.
Au milieu des chiffres des diplômés et des décalages croissants des compétences croissants, la mise à jour du catalogue national des spécialités académiques est devenue un outil politique clé pour mieux aligner les programmes universitaires avec les besoins de l'industrie, la demande d'emploi et les normes techniques, soutenant ainsi l'emploi, a noté Zhang Duanhong, directeur du Centre de recherche en politiques de l'éducation à l'Université Tongji.
