Dernière mise à jour à 08h54 le 30/03
Des représentants de gouvernements, d'entreprises et d'organisations non gouvernementales du monde entier se préparent à un événement historique organisé par la Chine pour négocier un consensus décennal sur la protection de la biodiversité mondiale.
La 15e réunion de la Conférence des parties à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, connue sous le nom de COP15, doit démarrer lundi à Kunming, une ville du sud-ouest de la Chine.
Première conférence mondiale convoquée par les Nations Unies au sujet de la civilisation écologique, une philosophie proposée par la Chine, elle offrira une plateforme aux pays pour trouver un terrain d'entente sur le thème "Construire un avenir partagé pour toute la vie sur Terre".
Adhérant à la vision d'une vie en harmonie avec la nature et guidée par le cadre philosophique de la pensée du président Xi Jinping sur la civilisation écologique, la Chine avance à grands pas vers la construction d'une économie verte tout en promouvant une gouvernance équitable de la biodiversité avec la participation de toutes les parties.
RETABLIR LA PAIX AVEC LA NATURE
Nous devons protéger les écosystèmes aussi précieusement que nous protégeons nos yeux et les chérir aussi soigneusement que nous chérissons notre propre vie", a déclaré M. Xi.
Le président chinois a souligné que "le modèle de développement consistant à "tuer la poule pour prendre les oeufs" et à "vider le lac pour prendre les poissons" ne mène nulle part. L'avenir sera éclairé par le développement respectueux de l'écologie qui est en conformité avec la loi de la nature.
Pour cela, l'histoire fournit de nombreuses leçons. Dans les années 1990, Yucun, un village de montagne de la province du Zhejiang, dans l'est de la Chine, a commencé à exploiter les ressources minières afin de s'enrichir rapidement. Cette activité a toutefois entraîné une grave pollution des années plus tard.
En 2005, Yucun a fermé trois carrières de calcaire, s'orientant progressivement vers l'écotourisme et d'autres industries respectueuses de l'environnement.
Lorsque M. Xi, alors secrétaire du comité provincial du Parti communiste chinois au Zhejiang, s'est rendu à Yucun, il a dit aux villageois que leur décision était "sage", déclarant que "les montagnes et les rivières vertes sont des montagnes d'argent et d'or".
Ce concept, intégré par la suite dans la Pensée de Xi Jinping sur la civilisation écologique, a encouragé de nombreuses villes et villages chinois à poursuivre une croissance de haute qualité et durable en protégeant l'environnement, en développant des industries écologiques et en préservant la biodiversité.
Lors d'une visite officielle au Zimbabwe en 2015, M. Xi a visité une réserve naturelle locale, où il a nourri un éléphant orphelin. Il a réitéré l'engagement de la Chine en faveur de la protection de la faune et de la flore sauvages, et s'est engagé à aider le Zimbabwe à en faire autant en donnant des équipements et en échangeant des expériences avec la Chine.
Se souvenant des explications de M. Xi sur les initiatives chinoises visant à élever des pandas géants et à étendre les zones protégées, Roxy Danckwerts, fondatrice de Zimbabwe Elephant Nursery a dit : "J'ai trouvé très significatif qu'il réalise de si grands progrès dans son propre pays".
En juillet de cette année, les autorités chinoises ont annoncé que le panda géant, dont la population sauvage dépasse les 1.800 individus, a été reclassé de "en danger" à "vulnérable", mettant en lumière l'amélioration des conditions de l'habitat de ces ursidés dans leur pays d'origine.
"L'exemple de la Chine en matière d'éco-civilisation, qui consiste à avoir une vue d'ensemble et à la mettre en œuvre localement dans des domaines particuliers avec la participation de la communauté, est exactement ce que le monde doit faire", a estimé Vance Martin, président de la WILD Foundation.
La Pensée de Xi Jinping sur la civilisation écologique trouve un écho auprès d'un nombre croissant de personnes dans le monde.
"La civilisation écologique est un concept intéressant. Et pourquoi intéressant ? Parce qu'elle examine la relation entre la société et la nature", a indiqué Elizabeth Maruma Mrema, secrétaire exécutive de la Convention sur la diversité biologique (CDB).
Cette philosophie démontre "l'intégration de la biodiversité dans tous les secteurs, dans tous les ministères, ce qui est également essentiel pour que tous les pays atteignent les objectifs mondiaux en matière de biodiversité", a-t-elle ajouté.
RALLIER UN CONSENSUS MONDIAL
À la mi-septembre, l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a tiré la sonnette d'alarme sur la rapidité sans précédent de l'appauvrissement de la biodiversité mondiale, appelant à une action commune pour se réconcilier avec la nature.
Afin d'obtenir un consensus mondial et traduire les engagements en actions, la Chine a lancé la conférence de Kunming malgré la pandémie de COVID-19, démontrant ainsi son engagement résolu en faveur d'une approche multilatérale de la préservation de la biodiversité mondiale.
"Chacun de nous doit prendre des mesures plus énergiques, renforcer les partenariats et la coopération, apprendre les uns des autres et réaliser des progrès communs dans le nouveau voyage vers la neutralité carbone mondiale", a affirmé M. Xi lors du sommet des dirigeants sur le climat, à l'occasion de la Journée de la Terre de cette année.
Et la Chine a joint le geste à la parole.
Au cours des quatre décennies de mise en place du Programme de rideaux-abris des Trois Nord, qui couvre environ 42,4% de la superficie terrestre de la Chine, plus de 7,88 millions d'hectares d'arbres brise-vent ont été plantés et plus de 10 millions d'hectares de prairies désertifiées ont été récupérés.
"Le gouvernement chinois a continué d'appliquer une approche à long terme pour réduire la perte de biodiversité avec des équipes multidisciplinaires qui peuvent offrir des solutions fondées sur des preuves", a indiqué Mme Mrema.
Selon les données publiées par la NASA, la Chine a représenté à elle seule au moins un quart de la croissance de 5% de la couverture verte mondiale entre 2000 et 2017.
La Chine est prête à partager sa riche expertise avec le monde. Elle a dépêché des équipes d'écologistes pour aider une campagne de boisement africaine à reproduire la réalisation de la Chine dans le désert du Taklamakan au Sahara, avec un protocole d'accord signé en 2017 entre l'Institut d'écologie et de géographie du Xinjiang et l'Agence panafricaine de la Grande Muraille verte pour améliorer l'environnement écologique de l'Afrique.
Pour renforcer la durabilité environnementale de l'Initiative la Ceinture et la Route, la Chine a lancé en 2019 une coalition internationale pour le développement vert, chargée d'intégrer le développement durable aux priorités de l'Initiative, avec plus de 130 partenaires impliqués.
Waleed Gaballah, professeur de juridictions financières et économiques à l'université du Caire, a noté que la philosophie de M. Xi et les efforts environnementaux chinois ont inspiré le monde, en particulier les pays situés le long de la Ceinture et la Route, car la Chine les a aidés à progresser vers leurs propres objectifs de développement durable.
"Et la notion chinoise d'unité, de la nature et de l'homme, nous l'espérons, sera un bon exemple pour d'autres pays à suivre ou à imiter", a ajouté Mme Mrema.
DE GRANDS PAS EN AVANT
Tandis que le monde connaît des changements profonds sans précédent depuis un siècle, la Chine a pris des mesures résolues et efficaces en vue d'une économie véritablement écologique. Elle a intégré la préservation de la biodiversité dans ses plans globaux de développement économique et social.
La prochaine conférence de Kunming devrait permettre d'examiner le "cadre mondial pour la biodiversité post-2020" et d'élaborer un plan de mise en œuvre mondial pour les dix prochaines années.
Lors de son intervention à la 75e session de l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2020, M. Xi a annoncé que la Chine visait à atteindre un pic des émissions de CO2 avant 2030 et la neutralité carbone avant 2060.
Ensuite, durant la 76e session de l'Assemblée générale des Nations Unies le mois dernier, il a déclaré que la Chine renforcera son soutien aux autres pays en développement pour étendre les énergies vertes et à faible émission de carbone, et ne construira plus de nouveaux projets de centrales électriques au charbon à l'étranger.
Les efforts de la Chine ont été reconnus par la communauté internationale et ont renforcé la confiance des autres pays.
"Il s'agit d'une mesure audacieuse et qui aura de profondes répercussions pour la Chine ainsi que le reste du monde. C'est également un signal clair de l'engagement concret de Beijing dans les efforts mondiaux visant à résoudre l'un des problèmes les plus urgents de notre époque", selon Jin Liqun, président de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII)
Nigel Topping, nommé par Londres champion de haut niveau pour l'action climatique de la COP26, a qualifié la civilisation écologique de "la plus excitante" des idées venant de Chine.
"Dès que j'ai entendu le terme 'civilisation écologique', je me suis dit 'oui', c'est ce que nous essayons tous de construire, c'est ce que nous devons construire", s'est-il réjoui.