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Chang'e 7 va transporter 6 charges utiles étrangères
Selon l'Administration spatiale nationale de Chine, la mission robotique chinoise Chang'e 7 transportera six charges utiles scientifiques construites par des scientifiques étrangers vers le pôle sud de la Lune. L'administration a annoncé le 24 avril à Wuhan, capitale de la province du Hubei (centre de la Chine), que Chang'e 7, une mission clé de la quatrième phase du programme d'exploration lunaire du pays, devrait être lancée vers 2026. Elle étudiera l'environnement de surface du pôle sud de la Lune, la glace d'eau et les composants volatils du sol lunaire, et procédera également à une détection et une analyse de haute précision du terrain, de la composition et de la structure lunaires.
Afin de tirer le meilleur parti des opportunités de la mission Chang'e 7 et de mieux coopérer avec les partenaires internationaux pour explorer la Lune, l'administration spatiale a commencé à solliciter des propositions en novembre 2022 pour des charges utiles internationales sur la sonde. A la date de janvier 2023, elle avait reçu 18 propositions émanant de 11 pays et organisations internationales.
Sur la base des objectifs scientifiques et de la faisabilité technique des propositions, six charges utiles soumises par six pays, à savoir l'Égypte, Bahreïn, l'Italie, la Russie, la Suisse et la Thaïlande, et l'Association internationale de l'observatoire lunaire ont été sélectionnées pour Chang'e 7. Parmi les appareils scientifiques sélectionnés, trois seront placés sur le module d'alunissage Chang'e 7 : les réseaux de rétro-réflecteurs laser, développés par le Laboratoire national de Frascati de l'Institut national italien de physique nucléaire pour effectuer des mesures de haute précision sur la surface lunaire et assurer la navigation services à l'orbiteur Chang'e 7, l'instrument de poussière lunaire et de champ électrique de l'Institut de recherche spatiale de l'Académie des sciences de Russie pour détecter l'environnement plasma poussiéreux de la surface lunaire, et le télescope lunaire international de l'association pour effectuer des observations astronomiques.
Trois autres seront montés sur l'orbiteur Chang'e 7 : la caméra hyperspectrale lunaire, co-développée par l'Agence spatiale égyptienne et l'Agence nationale des sciences spatiales de Bahreïn, pour identifier les matériaux et les environnements sur la surface lunaire, le spectromètre à deux canaux basé sur la Lune pour la mesure du rayonnement terrestre de l'Observatoire physique et météorologique de Davos (Centre mondial du rayonnement), en Suisse, pour surveiller - pour la première fois d'un point de vue lunaire - le rayonnement entrant et sortant du climat terrestre, ainsi qu'un ensemble de capteurs thaïlandais pour la surveillance de la météorologie spatiale afin de fournir des alertes et des avertissements en cas de perturbations magnétiques et de rayonnements dus aux tempêtes solaires.
L'annonce a été faite lors de la cérémonie d'ouverture des activités de la Journée de l'espace de Chine 2024, célébrée chaque année le 24 avril, anniversaire du lancement du premier satellite chinois en 1970.
Selon les planificateurs du programme lunaire, la sonde Chang'e 7 sera composée d'un orbiteur, d'un module d'alunissage, d'un rover et d'une petite sonde volante chargée de voler dans les fosses de la surface lunaire pour rechercher de la glace. Après Chang'e 7, Chang'e 8 devrait atteindre le pôle sud de la Lune vers 2028. Les composantes des deux missions deviendront la base d'un ambitieux plan multinational initié par la Chine, connu sous le nom de « Station internationale de recherche lunaire ».
Plus de 10 pays, dont le Venezuela, l'Afrique du Sud et le Pakistan, ont rejoint le programme.