Français>>Environnement

Le retour de la baignade dans la Seine donne l'exemple à suivre pour d'autres villes

le Quotidien du Peuple en ligne 12.08.2025 16h23

Lorsque les Parisiens ont fait la queue pour plonger dans la Seine cet été, ils ont fait plus que de célébrer un plongeon par une chaude journée. Ils ont récupéré un peu de l'âme de leur ville et ont offert au monde un rappel, celui que les rivières, comme les gens, peuvent revenir à la vie pour peu que l'on choisisse de se battre pour elles.

Il y a un siècle, la Seine était une zone interdite, déclarée trop sale pour le contact humain. Les déchets industriels, les eaux usées brutes et la négligence urbaine avaient transformé l'artère aquatique mythique de Paris en un endroit où il ne valait pas mieux tremper un orteil. Mais une promesse a été faite, et bien qu'il ait fallu 100 ans et la poussée des Jeux olympiques, Paris a finalement tenu cette promesse. Le monde a regardé les triathlètes nager sous des ponts où les baigneurs plongeaient autrefois des quais. Et maintenant, les gens ordinaires peuvent faire la même chose, brasse après brasse.

Le renouveau de la Seine est plus qu'une victoire locale. Il jette un défi à d'autres villes dont les « rivières mères » languissent toujours de négligence. A Shanghai, par exemple, la rivière Suzhou sentait si mauvais que les habitants la qualifiaient de rivière morte. Mais à partir des années 1980, Shanghai a dépensé des milliards de yuans dans le nettoyage de cette eau noire et puante. Des décennies plus tard, le cours d'eau est à nouveau clair, ses berges bourdonnant de vie, on y organise des courses de bateaux-dragons, des marathons et les familles qui n'ont désormais plus à se pincer le nez lorsqu'elles passent.

New York a sa propre histoire avec l'Hudson - une autre rivière utilitaire empoisonnée par des décennies de décharge, puis qui a connu une renaissance grâce à des lois strictes et une volonté civique sans faille. Aujourd'hui, vous trouverez des kayaks où flottaient avant des déchets toxiques, et même les poissons et la faune reviennent vers la porte aquatique de la Grande Pomme.

Ces histoires sont importantes parce qu'elles nous rappellent que la santé d'une rivière est plus qu'une simple anecdote environnementale. Une rivière propre est la preuve qu'une ville respecte son peuple et son avenir. Cela montre que la croissance et l'industrie ne sont pas forcément synonymes de saleté et de décrépitude. Cela dit aussi qu'une ville peut vivre en équilibre avec la nature si elle le choisit.

Certes, tous les plans ne fonctionneront pas du jour au lendemain. Toutes les rivières ne peuvent pas devenir une voie de natation olympique d'ici l'été prochain. Mais Paris a montré ce qui est possible lorsqu'une promesse audacieuse est finalement soutenue par l'argent, l'ingénierie, la science et, surtout, une volonté politique. L'eau claire de la Seine n'est pas seulement une histoire de loisirs, mais aussi une illustration que les gens peuvent reprendre ce qu'ils ont perdu.

Alors que les Parisiens peuvent à nouveau se baigner dans leur rivière mère, leur message va beaucoup plus loin : nos villes peuvent guérir leurs blessures. Si elles le font, la prochaine génération pourrait bien nager là où leurs grands-parents n'osaient à peine que rêver de le faire.

(Web editor: Ying Xie, Yishuang Liu)

À lire aussi :