Dernière mise à jour à 15h50 le 29/03
Plus de 28 millions de personnes à travers l'Afrique de l'Est risquent de souffrir d'une faim extrême si les pluies de mars manquent à nouveau, a averti mardi une organisation caritative internationale de développement.
Oxfam International a déclaré que la flambée des prix mondiaux des denrées alimentaires et des produits de base en réaction à la crise ukrainienne aggraverait la faim de 21 millions de personnes déjà aujourd'hui en situation d'insécurité alimentaire grave dans la région.
Gabriela Bucher, directrice exécutive d'Oxfam, s'est dit préoccupée par le fait que l'Afrique de l'Est était confrontée à une crise de la faim extrêmement alarmante, notant que des zones de l'Ethiopie, du Kenya, de la Somalie, du Sud-Soudan et d'autres pays étaient en train de vivre une catastrophe à grande échelle.
"Même si les pluies arrivent ce mois-ci, une reprise complète sera presque impossible si des mesures urgentes ne sont pas prises aujourd'hui", a déclaré Mme Bucher dans un communiqué.
L'organisation caritative a averti qu'avec la crise en Ukraine qui accapare son attention, il existait un réel danger que la communauté internationale ne réponde pas de manière adéquate à la crise de la faim en Afrique de l'Est avant qu'il ne soit trop tard.
Oxfam a indiqué qu'une mobilisation massive et "sans regret" de l'aide humanitaire internationale était nécessaire de toute urgence pour éviter la misère et aider les 21 millions de personnes qui sont déjà confrontées à des niveaux élevés de famine au milieu des conflits, des inondations et d'une sécheresse massive de deux ans, sans précédent depuis 40 ans, dans les pays d'Afrique de l'Est.
L'organisation caritative a fait remarquer que les hausses des prix mondiaux des denrées alimentaires et des produits de base liées à la COVID-19 sapaient déjà les options dont disposaient les gouvernements africains lourdement endettés pour résoudre le problème de la faim massive à laquelle est confrontée leur population. Cependant, la crise en Ukraine aura de nouvelles conséquences catastrophiques car elle fait déjà grimper les prix des denrées alimentaires et des produits de base au-delà de ce que les gouvernements d'Afrique de l'Est peuvent se permettre.
Oxfam a demandé à tous les donateurs de combler d'urgence le déficit de financement de l'appel humanitaire des Nations Unies et de faire parvenir les fonds le plus rapidement possible aux organisations humanitaires locales. L'organisation a également appelé les gouvernements, en particulier ceux des pays exportateurs de céréales, à faire tout leur possible pour trouver des alternatives appropriées à la perturbation imminente de la chaîne d'approvisionnement de l'Ukraine vers les pays à faible revenu et dépendants des importations alimentaires.
Selon Oxfam, les pays d'Afrique de l'Est importent jusqu'à 90% de leur blé d'Ukraine et de Russie, ajoutant qu'à mesure que les perturbations commençaient à affecter le commerce mondial des céréales, du pétrole, des transports et des engrais, les prix des denrées alimentaires commençaient à monter en flèche.