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L'impression 3D accélère la production de missiles en Chine

le Quotidien du Peuple en ligne | 22.03.2022 11h12

Selon des ingénieurs, China Aerospace Science and Industry Corp (CASIC), le plus grand fabricant de missiles du pays, tire parti de la technologie de fabrication additive, communément appelée impression 3D, pour accélérer la conception et la production de missiles de croisière.

« Il faut environ un à deux mois à des dizaines de techniciens et d'ouvriers pour fabriquer un gouvernail à gaz (utilisé sur un missile de croisière) avec des méthodes d'usinage traditionnelles car cela implique une succession de processus comme le moulage et le soudage », a expliqué Zhang Chunhu, technicien supérieur à la 3e Académie de la CASIC. « Et un gouvernail n'est qu'une petite partie d'un missile, vous pouvez donc imaginer combien de main-d'œuvre et de temps il faut pour construire un missile de croisière complet par des moyens traditionnels. »

(Photo/Xinhua)

« Mais aujourd'hui, grâce à la technologie d'impression 3D, quelques ouvriers suffisent pour fabriquer un gouvernail en une semaine. La procédure activée par l'impression 3D peut nous faire économiser beaucoup de travail, de temps et d'argent, et elle est bien meilleure que l'usinage mécanique quand il s'agit de contrôler le poids et la précision de nos produits. »

Selon M. Zhang, un gouvernail fabriqué mécaniquement a des surfaces rugueuses qui nécessitent l'utilisation de machines et beaucoup de temps pour les polir, et pendant ce processus, une grande partie du métal est coupée et gaspillée. En comparaison, un modèle imprimé en 3D a des surfaces très lisses avec une infime quantité de matériau redondant -généralement quelques grammes- ce qui signifie qu'il est presque prêt à être installé sur un missile.

« Grâce à la technologie d'impression 3D, l'efficacité et la qualité de notre production se sont considérablement améliorées », a-t-il souligné.

De son côté, Jiao Shikun, ingénieur au Centre d'innovation technologique pour la fabrication additive de l'académie, a noté que les imprimantes 3D ont permis aux ouvriers d'augmenter le taux d'utilisation des matières premières de dizaines de fois lorsqu'il s'agit de fabriquer de gros composants de missiles. De plus, les produits « imprimés » ont une résistance structurelle plus élevée et un meilleur taux d'acceptation.

Selon M. Jiao, la 3e Académie de la CASIC est le plus grand utilisateur d'imprimantes 3D dans l'industrie aérospatiale chinoise et ses techniciens utilisent cette technologie pour fabriquer de nombreuses pièces de missiles de croisière telles que des moteurs et des panneaux de fuselage.

M. Zhang et M. Jiao ont déclaré qu'ils coopéreraient avec les concepteurs d'armes de l'académie pour introduire la technologie d'impression 3D dans la conception de nouveaux missiles.

« Les concepteurs peuvent déterminer quels composants peuvent être "imprimés". Cette technologie peut donner aux ingénieurs plus de marge pour l'imagination et l'innovation et leur permettre de concevoir des composants avancés et sophistiqués qui seraient difficiles à fabriquer avec les méthodes traditionnelles mais faciles pour les imprimantes 3D », a dit M. Zhang. « Il n'est pas exagéré de dire que la technologie d'impression 3D va révolutionner le travail de conception des missiles. » La technologie a également un énorme potentiel dans la production d'avions sans pilote par l'académie, a-t-il ajouté.

Les industries chinoises de l'aviation et de l'espace utilisent déjà largement les imprimantes 3D sur leurs lignes de production. Des scientifiques chinois ont également réalisé des expériences d'impression 3D depuis l'espace sur le vaisseau spatial habité de nouvelle génération du pays lors de son premier essai en vol en mai 2020.

(Rédacteurs :Shuang Sheng, Yishuang Liu)
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