Dernière mise à jour à 09h31 le 31/10
Le Conseil supérieur de la défense de la République démocratique du Congo (RDC) a demandé samedi au gouvernement d'expulser Vincent Karega, ambassadeur de la République du Rwanda, dans un délai d'environ 48 heures de Kinshasa, selon l'annonce faite en direct à la télévision nationale Congolaise (RTNC) par Parrick Muyaya, porte-parole du gouvernement de la RDC.
Cette décision fait suite à une réunion en urgence du conseil présidée samedi à Kinshasa par le président Félix Tshisekedi concernant la situation sécuritaire qui prévaut dans la province du Nord-Kivu où les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) se sont emparés de plusieurs agglomérations après d'intenses combats qui les ont opposés à l'armée régulière dans le territoire de Rutshuru.
Kinshasa reproche au Rwanda d'agresser la RDC et d'appuyer le mouvement terroriste du M23, a indiqué M. Muyaya, soulignant qu'"il a été observé ces derniers jours l'arrivée massive des éléments de l'armée rwandaise pour appuyer le M23 dans ces combats qui ont provoqué des déplacements massifs de plusieurs milliers de Congolais".
Le Conseil supérieur de la défense dit toujours espérer l'aboutissement des processus de paix engagés, avant d'ajouter que la RDC initiera d'autres mesures contre le Rwanda dans les jours à venir.
Depuis le début de la semaine, les rebelles du M23 ont lancé plusieurs attaques sur les positions de l'armée dans le territoire de Rutshuru. Ces combats ont provoqué le déplacement de centaines de milliers de personnes selon les organisations humanitaires dans les zones affectées.
C'est dans ce cadre que le gouvernement de la RDC a aussi annoncé l'envoi dans quelques jours d'une mission humanitaire en soutien aux populations déplacées.
Les accusations de la RDC ont été réfutées par le Rwanda, qui qualifie d'affaire interne à la RDC la crise entre le gouvernement et les rebelles.
La RDC avait déjà pris il y a quelques mois d'autres mesures de protestation contre le Rwanda, dont l'annulation des accords de coopération entre les deux pays ainsi que l'interdiction de la compagnie nationale d'aviation RwandAir de desservir la ligne directe Kigali-Kinshasa, et Lubumbashi.