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La CEA attend davantage d'investissements chinois et étrangers dans le développement en Afrique de l'industrie des véhicules électriques
La Chine et d'autres investisseurs étrangers sont invités à s'associer à des entreprises locales pour développer l'industrie naissante des véhicules électriques (VE) en Afrique, a déclaré un haut fonctionnaire de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (UNECA).
Bien qu'il reste du chemin à parcourir pour l'Afrique en termes de capacité de production de VE et d'écosystème de soutien, l'Afrique a commencé à explorer les opportunités et à prendre des mesures significatives à cet égard, en tirant parti de ses vastes ressources minérales vertes qui sont des intrants clés dans les VE, a déclaré Eunice Kamwendo, directrice du Bureau sous-régional de la CEA pour l'Afrique australe, lors d'une interview accordée jeudi à Xinhua.
"L'initiative conjointe de la République démocratique du Congo (RDC) et de la Zambie sur les batteries pour les véhicules électriques est un cas d'espèce qui vise à constuire les capacités de production pour la fabrication de VE dans les deux pays, en commençant par la production de sulfates et de précurseurs pour les batteries lithium-ion pour les VE", a indiqué Mme Kamwendo dans sa réponse envoyée par courriel à Xinhua depuis la Zambie, où se trouve le Bureau sous-régional de l'UNECA pour l'Afrique australe.
Elle a expliqué qu'à moyen terme, l'Afrique se concentrerait sur le renforcement de sa propre capacité à fabriquer des VE, et avec le modèle industriel et les cadres de gouvernance appropriés à l'horizon, il devrait y avoir de bonnes opportunités pour les investisseurs internationaux, y compris la Chine, de s'associer avec des entreprises locales pour produire des batteries et des véhicules électriques.
"Cela semble être le cas avec la zone économique spéciale (ZES) RDC-Zambie et de nombreuses autres en cours d'élaboration. L'expertise industrielle chinoise ou toute autre expertise internationale sera certainement d'une grande valeur pour l'industrie naissante des véhicules électriques en Afrique", a jugé Mme Kamwendo.
Mme Kamwendo a récemment appelé les pays africains à exploiter les possibilités offertes par l'évolution récente de l'industrie mondiale des batteries et des véhicules électriques.
Elle a fait cette demande lors d'une récente réunion d'examen technique de la CEA sur la mise en œuvre de la zone économique spéciale transfrontalière pour l'industrie des batteries et des véhicules électriques prévue en RDC et en Zambie, avec le soutien de la CEA et de la Banque africaine d'import-export.
Lors de la réunion d'examen, elle a souligné les avantages de l'initiative concernant les batteries et les véhicules électriques dans les deux pays, affirmant que la zone économique spéciale commune prévue encouragerait l'agglomération de la fabrication dans les deux pays et à travers le continent, tout en comblant également le fossé technologique dans le secteur.
Elle a déclaré que l'explosion de la demande de batteries rechargeables, due à l'utilisation des smartphones et à la nécessité de stocker de l'énergie renouvelable, représentait une énorme opportunité pour le continent africain de favoriser un développement reposant sur une transition vers une énergie propre.
Mme Kamwendo a décrit la demande de VE en Afrique comme étant faible mais croissante.
"Insignifiante pour l'instant, mais croissante, et qui sera sans aucun doute accélérée par la poussée de la transition énergétique mondiale", a-t-elle noté.
Elle a ajouté que, dans le cadre de l'équation, l'Afrique devait trouver le moyen d'accélérer les investissements dans l'industrie.
Mme Kamwendo a fait savoir que l'initiative conjointe RDC-Zambie sur les batteries pour véhicules électriques avait suscité un vif intérêt dans le reste du continent, en particulier dans les pays disposant d'importants gisements de lithium, de manganèse, de cobalt, de nickel et de graphite, tels que le Zimbabwe, l'Afrique du Sud, le Mozambique, Madagascar et le Botswana.
"Une révolution est certainement en marche. De petites étapes, mais importantes, pour construire une industrie africaine des véhicules électriques", a-t-elle conclu.