- Plus
Le Kenya connaît une nouvelle vague de protestations
Des manifestations anti-gouvernementales sont revenues dans les rues du Kenya jeudi, faisant des blessés et donnant lieu à plus de 170 arrestations.
Les manifestations, bien que de moindre ampleur que les précédentes, ont été marquées par la jeunesse des manifestants qui ont défilé dans les rues de six des 47 comtés du Kenya, scandant des slogans anti-gouvernementaux et arborant des pancartes avec divers messages.
Dans la capitale kényane, Nairobi, les activités normales ont été perturbées dans le quartier central des affaires, les magasins étant restés fermés et les employés de bureau ayant évité le secteur. Les transports publics ont été largement interrompus, les opérateurs de minibus, connus sous le nom de matatus, ayant retiré leurs véhicules pour des raisons de sécurité. Les agents de sécurité ont engagé des affrontements avec les manifestants, utilisant des gaz lacrymogènes et des balles réelles pour les disperser.
Des manifestations ont également eu lieu dans des villes telles que Karatina, dans le centre du Kenya, et Machakos, dans le sud du pays. D'autres points chauds comme Kisumu et Kisii, où des scènes de violence avaient été signalées dans le passé, sont restés calmes. Certains habitants ont choisi de ne pas participer aux manifestations, se déclarant satisfaits des récents changements ministériels opérés par le président William Ruto.
M. Ruto a en effet inclus des membres de l'opposition dans son nouveau cabinet, qu'il a fait entrer en fonction jeudi matin à Nairobi. Cette décision s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le président pour réorganiser son administration après une période d'intense mécontentement de l'opinion publique.
En juillet, M. Ruto a limogé la quasi-totalité de son cabinet en réponse aux nombreuses manifestations. Il appelle maintenant les Kényans à donner aux nouveaux membres du cabinet la possibilité de remplir leur rôle et de répondre aux préoccupations qui ont alimenté les troubles, déclenchés par de nouvelles mesures fiscales controversées introduites en juin.