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RDC : l'ONU appelle à la réouverture urgente de l'aéroport de Goma
Les Nations Unies ont appelé mardi à la réouverture urgente de l'aéroport de Goma, point d'accès crucial à l'aide humanitaire dans cette ville de l'est de la République démocratique du Congo (RDC), dont la rébellion du M23 revendique le contrôle.
Après les combats d'une intensité que la région n'avait pas connue depuis des décennies et au lourd bilan humain, Goma fait face à une urgence humanitaire, a averti le coordonnateur humanitaire en RDC, Bruno Lemarquis, notant que l'aéroport de Goma est "une ligne de vie".
"J'appelle toutes les parties à prendre leurs responsabilités et à tout mettre en œuvre pour une réouverture urgente de l'aéroport. Chaque heure perdue met davantage de vies en péril", a-t-il noté, soulignant que l'évacuation des blessés graves, l'acheminement des fournitures médicales et la réception des renforts humanitaires étaient paralysés.
Des tensions violentes sont enregistrées depuis le 26 janvier à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, qui abrite environ un million d'habitants et plus de 700.000 déplacés et où le M23 a décidé jeudi dernier d'établir "une administration civile".
L'entrée du groupe armé dans cette ville a aggravé la situation humanitaire, avec une saturation des hôpitaux et structures sanitaires, avait averti dimanche l'Organisation mondiale de la santé.
La Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) s'est également dite préoccupée par l'avancée signalée du M23 vers Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu. La rébellion a cependant annoncé lundi soir dans un communiqué ne pas avoir l'intention de contrôler Bukavu, tout en décrétant un cessez-le-feu unilatéral à partir de ce mardi pour des raisons humanitaires.
Le gouvernement congolais n'a pas encore fait de commentaire sur ces annonces.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est déclaré profondément préoccupé par l'escalade des violences dans l'est de la RDC et a réitéré sa condamnation la plus ferme de l'offensive en cours du M23. Il a appelé ce dernier à cesser immédiatement toute action hostile et à se retirer des zones occupées. Plus de 400.000 personnes ont été déplacées depuis le début de l'année dans cette région, selon l'ONU.