La Chine a lancé le 30 mars 2015 à 21h52 (heure locale) depuis le Centre de lancement de Xichang (sud-ouest du pays) un satellite de nouvelle génération. Ce lancement marque le début de l'élargissement de couverture des satellites chinois vers une expansion mondiale.
En 2000, la Chine a lancé son premier satellite Beidou et ce système a commencé à fournir, en décembre 2012, des services de positionnement, de navigation, de chronométrage et de messagerie à destination des utilisateurs civils en Chine et dans les régions de l'Asie-Pacifique. Une nouvelle technologie générant des bénéfices économiques et sociaux considérables, dans les domaines notamment des transports, de la pêcherie maritime, du suivi hydrologique, des prévisions météo.
Cette année, le 17ème satellite du système de Navigation Beidou évolue à une hauteur de 36000 kilomètres dans l'espace avec une plate-forme de développement bien différente des précédentes générations.
Ce nouveau satellite a été conçu par le Centre d'ingénierie pour les microsatellites de Shanghai (SECM), une organisation non-lucrative créée par l'Académie chinoise des Sciences et la municipalité de Shanghai. Xiang Libin, le directeur du Centre, a indiqué que la conception du satellite a été accomplie en moins de quatre ans.
D'une vie de dix ans, son originalité consiste à la conception d'une chaîne fonctionnelle en intégrant dans une entité unique les charges utiles, les structures thermiques, l'électronique et le contrôle des fonctions d'attitude et d'orbite, augmentant nettement la fiabilité et l'efficience de l'appareil.
Selon Lin Baojun, ingénieur en chef du système des satellites Beidou, la nouvelle génération est beaucoup plus légère, permettant aux futurs lancements d'être équipés de multiples satellites. En plus de cette caractéristique, la technologie de liaison des satellites formera des réseaux dans l'espace en améliorant largement la précision des données de localisation. Une horloge atomique et une « puce Dragon », entièrement conçues et fabriquées en Chine, sont également intégrés dans ce satellite.
Pour la première fois, une navette spatiale a été utilisée pour envoyer le satellite en orbite. Jiang Jie, ingénieur général de Longue marche III, a expliqué que les trois moteurs de fusée s'étant arrêtés, ce dispositif s'est allumé pour envoyer le satellite sur orbite. Une navette qui a permis d'étendre la trajectoire de transportation de satellite d'une centaine de kilomètres à 30000 km, tout en prolongeant la durée de voyage d'une demi-heure à six heures.
Auparavant, les satellites devaient s'ajuster pour entrer en orbite, cela prenant plusieurs jours. Aujourd'hui grâce au véhicule spatial, le satellite peut être opérationnel plus rapidement tout en allégeant le poids de ses matières combustibles pour céder une place – très précieuse – à d'autres équipements.
Actuellement, le système des satellites de Beidou a établi une planification de trois étapes avec l'objectif d'une couverture mondiale d'ici 2020.
Yang Changfeng, concepteur en chef du système, a indiqué que la précision de la localisation des satellites Beidou a atteint 10 mètres, et un résultat encore meilleur dans certaines régions.
Après plusieurs années de développement, l'industrie de navigation par satellites en Chine a fait d'énormes progrès, très proche des standards internationaux. La vente des puces 100 % «Made in China» a dépassé cinq millions d'unités, dans le large secteur des applications téléphoniques. Le prix d'une puce est passé de plusieurs centaines de yuans à 20 yuans. Dans le futur, avec l'orientation des politiques nationales, l'industrialisation de Beidou va se poursuivre pour concurrencer les produits GPS.
Les autorités chinoises mettent en place actuellement des systèmes d'infrastructure pour la navigation par satellite, qui permettront une localisation en temps réel et d'une très haute précision. Pour être introduit à l'avenir dans les pays de « La Ceinture et la route », dans des domaines variés comme l'aviation civile et les communications mobiles maritimes. La Chine ambitionne que Beidou puisse être utilisé par un plus grand nombre d'utilisateurs dans le monde d'ici 2020.
(Rédacteurs :何蒨, Guangqi CUI)