Après avoir atteint sa nouvelle orbite cible, le cinquième satellite européen Galileo, l'un des deux exemplaires injectés sur une mauvaise orbite en août dernier, a transmis ses premiers signaux de navigation dans l'espace le samedi 29 novembre, a annoncé mercredi l'Agence spatiale européenne (ESA).
Lancés ensemble par un lanceur Soyouz depuis le Centre spatial guyanais le 22 août dernier, les cinquième et sixième satellites du système européen de navigation Galileo ont échoué sur une orbite très elliptique les faisant évoluer entre 25 900 km au-dessus de la Terre et 13 713 km au-dessous.
Une série de 11 manoeuvres réalisées pendant 17 jours a permis de rehausser graduellement le point le plus bas de l'orbite en imprimant des accélérations au satellite lors de son passage en ce point, a indiqué l'ESA dans un communiqué de presse, précisant que le périgée du satellite s'est ainsi élevé de plus de 3 500 km et que son orbite se rapproche davantage du cercle.
Selon l'ESA, la nouvelle orbite atteinte étant plus circulaire, le détecteur terrestre du cinquième satellite peut être utilisé en permanence. Son antenne principale reste pointée sur la Terre et sa charge utile de navigation peut donc être mise en service. En outre, sur sa nouvelle orbite, le satellite est bien moins exposé aux radiations, ce qui doit assurer la fiabilité de ses performances sur le long terme.
Sur la nouvelle orbite, le satellite survolera le même point de la Terre tous les 20 jours, a fait savoir l'ESA, ajoutant que la trace au sol du cinquième satellite est maintenant synchronisée avec le reste de la constellation de satellites Galileo, car le cycle de répétition des survols est normalement de 10 jours.
Une campagne d'essai approfondie est en cours sur le fonctionnement du cinquième satellite et il est prévu de procéder à des manoeuvres identiques pour le sixième satellite qui sera placé sur le même plan orbital mais du côté opposé de la Terre, a indiqué l'ESA.
"La décision d'utiliser ou non les deux satellites à des fins de navigation et de recherche et sauvetage (SAR) au sein de la constellation Galileo sera prise par la Commission européenne au vu des résultats des essais", a expliqué l'ESA.
Galileo est le système européen de navigation par satellite à couverture mondiale, composé de 30 satellites et de l'infrastructure au sol associée. La phase de définition, de développement et de validation en orbite (IOV) du programme Galileo a été conduite par l'ESA et a débouché sur la mise en place d'une mini-constellation de quatre satellites et d'un segment sol limité axé sur la validation du concept d'ensemble de Galileo.