Des manifestations ont éclaté dans les universités de toute l'Egypte dimanche, contestant une décision de la justice d'abandonner les charges pénales contre Hosni Moubarak, le président dont le renversement en 2011 avait soulevé l’espoir d'une nouvelle ère d'ouverture politique.
Des centaines de manifestants se sont rassemblés à l'Université du Caire, brandissant des photos de Moubarak derrière les barreaux et exigeant la « chute du régime », le cri de ralliement des soulèvements du printemps arabe qui ont secoué les gouvernements de la Tunisie au Golfe en 2011.
Un tribunal égyptien a abandonné samedi les charges pesant contre Moubarak pour complicité de meurtres de manifestants lors du soulèvement de 2011 qui mis fin à son règne long de 30 ans. La décision a été perçue par les militants comme le dernier signe que les droits chèrement acquis lors de la révolte s’érodent.
Deux personnes ont été tuées et neuf ont été blessés samedi soir, lorsque les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser environ 1000 manifestants qui tentaient d'entrer sur la place Tahrir -le cœur symbolique de la révolte qui a renversé Moubarak. Des affrontements ont également éclaté à l'Université de Zagazig, dans le delta du Nil, et selon le journal d'Etat Al-Ahram, 11 étudiants ont été arrêtés après avoir mis le feu à un bâtiment. « A bas Hosni Moubarak, à bas chaque Moubarak, à bas le régime militaire », a-t-on aussi pu lire sur une page Facebook qui a appelé à manifester contre la décision. Le verdict a également suscité un déluge de dessins animés en ligne sur le retour de la vieille garde.