Le policier blanc dont les tirs mortels sur Michael Brown, un adolescent noir non armé, avaient provoqué des protestations à l'échelle nationale, a démissionné de son poste de la police de Ferguson, six jours après qu'un grand jury ait refusé de l'inculper de crime.
A Ferguson, cela n'a pas empêché des manifestants de revenir vers le poste de police dans la nuit de samedi pour rejeter cette démission. Lundi soir, les procureurs avaient annoncé qu'un grand jury avait refusé de mettre en accusation Darren Wilson, attisant les tensions raciales qui ont conduit à des pillages et à des actes de violence dans cette banlieue de 20 000 habitants de Saint Louis à majorité noire, tout en conduisant à une semaine de manifestations à l'échelle nationale.
Selon son avocat, Neil Bruntrager, qui a refusé tout autre commentaire, Darren Wilson, qui était en congé administratif depuis le tir fatal du 9 août dernier, a démissionné samedi, avec effet immédiat. Le policier, qui avait servi dans la police de Ferguson pendant un peu moins de trois ans, a déclaré au St. Louis Post-Dispatch qu'il a décidé de démissionner après que son service lui ait dit qu'il avait reçu des menaces de violence s'il décidait de rester envers et contre tout.
Samedi soir, plus de 100 manifestants se sont rassemblés près du siège de la police, où ils étaient toutefois moins nombreux que les policiers. Au moins une personne a été arrêtée après un bref affrontement avec les agents, tandis que d'autres, portant des masques blancs, faisaient un sit-in pour bloquer la circulation dans une rue à proximité. Un autre manifestant a brûlé un drapeau américain. A minuit, seulement environ deux douzaines de manifestants étaient encore présents. Mais beaucoup semblaient imperturbables face à cette démission, plusieurs même s'étant contentés de hausser les épaules lorsqu'on leur a demandé ce qu'ils en pensaient.