Véritable institution, presque une légende, au Royaume-Uni, l'écrivain Phyllis Dorothy James, plus connue sous le nom de PD James est décédée jeudi à l'âge de 94 ans. Née à Oxford en 1920, elle avait écrit une vingtaine de romans policiers parmi lesquels « Cover her face » (À visage couvert), « A mind to murder » (Une folie meurtrière) ou « A taste for death » (Un certain goût pour la mort), et avait été sacrée Grand prix de littérature policière en 1988. En 2011, elle publiait encore « Death comes to Pemberley » (La mort s'invite à Pemberley).
Reine du crime, à l'instar de ses illustres prédécesseurs britanniques comme Arthur Conan Doyle ou Agatha Christie, ses œuvres ont été traduites dans de nombreuses langues, et plusieurs de ses aventures ont été adaptées à la télévision dans des séries en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Récompensée à de nombreuses reprises dans plusieurs pays, elle fut également distinguée par la Reine Elizabeth II en 1983 et reçut le titre de baronne en 1991.
Pour elle, le roman policier n'a jamais été un genre mineur. Son écriture élégante et raffinée, son vocabulaire choisi et des intrigues particulièrement bien documentées lui ont permis de prendre ses distances avec ce qu'on appelle parfois avec un certain mépris la littérature de gare.
Malgré tout, son élégance de style ne l'empêchait pas d'utiliser un style direct et une narration parfois moins consensuelle que celle de ses devanciers, avec des meurtres souvent brutaux et des méchants pas toujours punis, contrairement aux aventures de Sherlock Holmes, Hercule Poirot ou Miss Marple. Elle a néanmoins réussi comme eux à faire mentir le célèbre adage, selon lequel « Le crime ne paie pas »…