Les législateurs européens one pris cette semaine une initiative contre la dégradation de l'environnement, alors que la commission de l'environnement du Parlement Européen (PE) a voté lors de la dernière session plénière en faveur d'un accord pour la réduction de l'utilisation des sacs plastiques légers.
Selon la proposition, les Etats membres de l'UE seraient en mesure de choisir entre deux options. Ils peuvent prendre des mesures pour veiller à ce que la consommation moyenne annuelle de ces sacs ne dépasse pas 90 sacs légers par habitant en 2019 et 40 en 2025. Par contre, en 2018, ils doivent s'assurer que les sacs ne seront pas remis aux clients gratuitement.
Les sacs plastiques polluent l'environnement, et plus particulièrement l'eau et les écosystèmes aquatiques.
Les sacs plastiques légers, minces de 50 microns, qui représentent la grande majorité de ces sacs utilisés dans l'UE, sont moins épais que les modèles réutilisables et se transforment en déchets plus rapidement. Ils sont également plus enclins à polluer l'environnement.
Le PE avait également proposé d'éliminer progressivement les sacs conçus pour se fragmenter, plutôt que de se biodégrader. Ces sacs "oxodégradable" sont fabriqués à partir d'un sous-produit du raffinage du pétrole. Mais cette proposition a été bloquée par le gouvernement britannique, soutenue par plusieurs Etats membres de l'Europe de l'Est. Certains défenseurs de l'environnement affirment que les plastiques oxodégradables ne peuvent être correctement recyclés ou compostés.
En 2010, chaque citoyen de l'UE a utilisé environ 198 sacs plastiques, dont 90% étaient légers. La consommation de ces sacs devrait encore augmenter. Les estimations suggèrent également que plus de huit milliards de sacs plastiques à poignées sont devenus des déchets dans l'UE en 2010.
Mais les lois européennes n'auront pas nécessairement l'impact que les législateurs souhaitent. Même le premier vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, a averti que la mise en œuvre de ces lois dans l'UE pourrait rencontrer des résistances.
Cette année, la France a rejoint l'Italie en interdisant tous les sacs plastiques à usage unique qui ne sont pas biodégradables et compostables. La ministre française de l'Ecologie, Mme Ségolène Royal, a affirmé que la nouvelle loi créerait des emplois en France dans la production des sacs biodégradables.
Pourtant, l'industrie de l'emballage et les commerçants français doutent que tous ces sacs puissent être facilement remplacés par d'autres alternatives. Depuis qu'ils ont été rendus payants ou ont été remplacés par des cabas, le nombre de sacs plastiques distribués en caisse dans les grandes surfaces alimentaires est déjà passé de 10,5 milliards en 2002 à 700 millions en 2011.
Mais il reste encore 12 milliards de sacs plastiques pour les fruits et légumes toujours distribués dans les commerces annuellement. La Fédération du commerce et de la distribution (FCD) affirme qu'il n'y a pas d'autres solutions économiquement viables et suffisamment hygiéniques.
Les sacs en papier ont une bonne image mais l'empreinte écologique n'est pas très bonne. Les sacs biosourcés (à base de matière végétale), coûtent deux à quatre fois plus chères. La dernière alternative - le préemballage - consomme encore plus de matière plastique.
Le délai de 2016 pour remplacer tous les sacs pour fruits et légumes par une variante biosourcée compostable à la maison est irréaliste, a déclaré la FCD. Les fabricants français ne sont pas en mesure aujourd'hui de fournir toutes les enseignes. Nous serons obligés de les importer et la mesure manquera son objectif, celui de relocaliser la production de plastique.
De plus, le surcoût de 300 millions d'euros pour les commerçants entraînera une hausse des prix, notamment des fruits et légumes. Il s'agira d'un nouveau prélèvement sur le pouvoir d'achat, qui ne pourra qu'être, une fois de plus, défavorable à la consommation.