Dernière mise à jour à 08h51 le 07/04
Le conseiller d'Etat et ministre des Affaires étrangères de la Chine Wang Yi a eu mardi un entretien téléphonique avec la ministre canadienne des Affaires étrangères Mélanie Joly, à la demande de cette dernière.
Au cours de leur entretien, M. Wang a déclaré que les peuples chinois et canadien entretenaient des échanges amicaux de longue date, et que le Canada avait été l'un des premiers pays occidentaux à établir des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine.
Ces dernières années, les relations sino-canadiennes ont cependant subi un sérieux revers en raison de l'affaire Meng Wanzhou, ce que nous ne voulons pas voir, a indiqué M. Wang.
L'essence de cette affaire est à chercher dans les tentatives américaines d'endiguement par la coercition des entreprises chinoises de hautes technologies, un comportement honteux qui s'affiche à la vue de tous, a affirmé M. Wang.
Aucun pays ne doit agir en tant que facilitateur de ce genre d'intimidations unilatérales, et tous les pays ont le droit d'apporter les réponses qui s'imposent à ces pratiques, a-t-il ajouté.
Notant que la Chine a toujours envisagé et abordé les relations sino-canadiennes dans une perspective stratégique à long terme, M. Wang a déclaré que l'état actuel des relations bilatérales n'était pas dans l'intérêt des deux pays, et il a appelé le Canada à faire face aux problèmes et à coopérer avec la Chine. Il a également avancé trois propositions à cet effet.
Premièrement, le Canada doit considérer la Chine de manière positive et objective, en adoptant une politique stable et pragmatique à cet égard.
Le système politique et la voie de développement de la Chine découlent des choix du peuple chinois lui-même. Ils relèvent d'une logique historique inévitable, et sont conformes aux conditions nationales de la Chine et aux besoins de son peuple, a indiqué M. Wang.
Le développement et les progrès ne sont pas seulement un droit légitime pour les 1,4 milliard d'habitants de la Chine, mais constituent également une part importante de la modernisation de l'ensemble de l'humanité, a-t-il déclaré.
La Chine et le Canada n'ont pas de différends historiques ni de véritables conflits d'intérêts. La Chine espère que le Canada, dans une optique de bénéfice mutuel et de résultats mutuellement profitables, fera davantage d'efforts pour renforcer la confiance entre les deux pays et promouvoir le développement des relations bilatérales, a affirmé M. Wang.
Deuxièmement, les deux pays doivent respecter leurs intérêts fondamentaux réciproques, et ne pas créer de nouveaux obstacles au développement de leurs relations bilatérales.
Le principe politique d'une seule Chine est le fondement politique des relations sino-canadiennes, a déclaré M. Wang, ajoutant que ces relations subiraient de profonds dommages si la question de Taiwan n'était pas gérée correctement.
La Chine espère que le Canada adoptera une attitude et une position correctes sur toutes les questions relatives à ses intérêts fondamentaux, a-t-il encore souligné.
Troisièmement, le Canada doit maintenir son indépendance et éliminer toute ingérence extérieure inutile.
Notant que les anciens dirigeants des deux pays avaient surmonté les obstacles en prenant la décision d'établir des relations diplomatiques, M. Wang a souligné que les échanges sino-canadiens étaient riches en histoires et en traditions, et devaient être chéris et perpétués.
La Chine espère que le Canada travaillera de concert avec la Chine pour éliminer les interférences extérieures, surmonter les difficultés et parvenir à un développement sain, stable et durable de leurs relations bilatérales, a-t-il ajouté.
Les deux parties ont également échangé leurs points de vue sur la question ukrainienne.
Notant que le président chinois Xi Jinping avait déjà fait une déclaration complète et définitive sur la position de la Chine sur cette question, M. Wang a déclaré que son pays appelait toutes les parties à réfléchir calmement et rationnellement, à créer des conditions propices à la paix et à ouvrir de nouvelles perspectives de négociations.