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Les constructions de style étranger une atteinte à la culture

Source: le Quotidien du Peuple en ligne   22.02.2013 à 10h54

 « Tamise Ville » (Thames Town), à seulement une heure de route du centre-ville de Shanghai

Une cathédrale gothique qui transperce le ciel, des bâtiments de de style médiéval alignés les uns à côté des autres, des vigiles portant des uniformes de la Garde Royale patrouillant dans la rue... à voir tout cela, on pourrait se croire en train de déambuler dans une ville d'Europe.

Mais en fait tout cela ce n'est qu'un projet de développement immobilier à Shanghai, appelé « Tamise Ville » (Thames Town), à seulement une heure de route du centre-ville. Le problème est que cette vague de maisons d'architecture américano-européenne est loin d'être anecdotique. N'avez-vous pas vu aussi ces maisons « Château de Versailles », ces villas « Maison Blanche », ces chalets « Venise » qui ont déjà été érigés ailleurs, sans parler de l'ambitieux projet de la ville de Huizhou dans le Guangdong, reproduisant à l'identique le village autrichien d'Hallstatt, qui appartient au patrimoine mondial de l'Unesco ?

Beaucoup de gens pensent que vivre dans des bâtiments de style occidental est un symbole de statut social, leur permettant de retrouver la sensation d'appartenir à une élite sociale ; d'autres pensent qu'être en mesure de construire des bâtiments de style occidental, est une preuve de développement, et même de la puissance croissante de la Chine. Au-delà de cette apparence, ce qui ressort est que certains, en Chine, pensent, selon l'adage bien connu, que « l'herbe est toujours plus verte ailleurs », ayant en eux un sens de l'esthétique déformé, qui veut que ce qui est étranger est nécessairement plus beau, plus susceptible d'attirer le respect.

Derrière cette mentalité, qui fait ériger à grands frais et avec minutie de nombreuses villes de style étranger, on voit ceci : faute de compétences propres, tout au moins peut-on faire un appel d'offres mondial, recourir à une certification internationale, et inviter des concepteurs étrangers à la rescousse. Et cela donne des bâtiments grotesques avec une saveur étrangère qui a de quoi laisser pantois tout un chacun.

L'histoire de l'architecture en Chine remonte à l'Antiquité, et que ce soit le palais Afang, le Palais Daming, le Palais impérial des dynasties Ming et Qing, ou le paysage culturel de la Grande Muraille, l'art des jardins, ou même simplement le magnifique temple Xuankong ou le pont de Zhaozhou, tous sont des exemples suffisants pour accorder à l'architecture chinoise une place de choix dans l'histoire de l'architecture mondiale. Quand on voit cette gloire passée, et que l'on voit maintenant cette tendance à la copie, à l'imitation, au copier-coller, il y a vraiment de quoi se montrer ironique.

Comme chacun le sait, dans cette accélération du rythme pour courir derrière l'Europe et les États-Unis, le meilleur peut aussi être une imitation, et si l'on ne fait pas bien les choses, le tigre que l'on dessine risque fort de prendre les allures d'un chien... Cette admiration servile de tout ce qui est étranger, en fin de compte, est une perte culturelle. Quand on détruit l'ancien, le nouveau est aussi à créer et c'est alors l'occasion d'avoir une imagination architecturale forte, et de voir l'orientation esthétique naviguer entre le traditionnel et le moderne.

La modernisation est un processus de convergence, plus elle est nationale, plus elle est mondiale, et l'imagination architecturale et esthétique, en particulier, a besoin de plus d'aspects « ethnico-cool ». Le célèbre architecte Ieoh Ming Pei a ainsi conçu l'Hôtel des Collines Parfumées de Beijing, en combinant l'architecture traditionnelle chinoise et le modernisme. M. Pei a su mêler ses propres conceptions architecturales au meilleur des éléments chinois traditionnels.

Mao Zedong avait ainsi décrit la vision culturelle de la Chine nouvelle : nationale, scientifique et populaire. Ce qu'on appelle notre nation, c'est « notre nation, avec les caractéristiques de notre nation », de style chinois, avec des caractéristiques chinoises. Nos bâtiments devraient aussi être ainsi !

Li Keji (Le Quotidien du Peuple, 21 février 2013, 12e édition)


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La copie d'édifices et de bâtiments occidentaux, une mode en Chine?





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(Rédacteur:郭佳、高茵)

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