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Les mystères de Sanxingdui fascinent les visiteurs des musées de Beijing
Le temps caniculaire et l'éloignement de l'annexe Est du Musée de la Capitale du centre-ville de Beijing ne constitue manifestement pas un obstacle à l'enthousiasme des gens qui souhaitent admirer l'éclat des cultures anciennes. Ainsi, au cours des deux derniers week-ends, les visiteurs ont dû faire la queue pendant des heures pour entrer et voir des artefacts provenant de remarquables civilisations de l'âge du bronze qui ont prospéré pendant plus de 3 000 ans dans l'actuelle province du Sichuan (sud-ouest de la Chine).
Très attendue, l'exposition « La révélation de Sanxingdui et Jinsha de l'ancienne civilisation Shu », qui a ouvert ses portes le 27 juin et se poursuivra jusqu'au 10 octobre, présente 265 artefacts et montre les efforts déployés au cours du siècle dernier pour décoder un passé lointain.
(Photo / Xinhua)
Le site de Sanxingdui, situé à Guanghan, a été découvert dans les années 1920, mais ce qui a vraiment étonné le monde a été la découverte historique en 1986 de deux fosses, vraisemblablement utilisées pour des cérémonies sacrificielles. Des masques, des statues et des objets en or d'aspect exotique ont introduit les gens dans un monde plein de romantisme et d'imagination. Le site de Jinsha, découvert quant à lui en 2001 dans la capitale provinciale, Chengdu, est célèbre pour ses délicates reliques en bronze, en jade, en pierre et ses nombreuses défenses en ivoire.
Grâce à ces deux sites, l'ancienne civilisation Shu a pu émerger de la mythologie et de la littérature pour révéler ses trésors et son caractère.
Comme le montrent les masques en bronze, les figures humaines aux yeux saillants, la roue en bronze et le sceptre en or qui sont présentés à l'exposition, la spectaculaire découverte de 1986 à Sanxingdui laisse de nombreuses questions sans réponse. Une nouvelle série de fouilles menée entre 2020 et 2022, qui a révélé six autres « fosses sacrificielles », a soulevé encore plus de questions.
Selon Tang Fei, directeur adjoint de l'Institut provincial de recherche sur les reliques culturelles et l'archéologie du Sichuan, environ 60 des objets présentés dans l'exposition en cours proviennent de cette nouvelle série de fouilles, qui a conduit à la découverte de plus de 17 000 artefacts, dont 4 800 ont été exhumés pour la plupart intacts.
La statue en bronze, représentant un homme agenouillé, se tordant le corps et joignant les mains, a été largement couverte par les médias après sa découverte à Sanxingdui en 2021, mais les visiteurs de l'exposition à Beijing peuvent encore se demander à quelle cérémonie exotique il participe. Une autre statue en bronze, avec un corps de dragon, une tête de tigre et un oiseau posé sur le socle, éveille également la curiosité quant à son utilisation.
Selon Gao Hongqing, conservateur de l'exposition, malgré leur apparence initialement étrange, les artefacts de l'époque Shu démontrent également des liens étroits et des interactions fréquentes avec d'autres régions du reste de la Chine moderne, en particulier dans les cours moyen et inférieur du fleuve Yangtsé.
Par exemple, un « Cong » de jade, un tube carré avec un alésage circulaire, est typique à la fois de Sanxingdui et de Jinsha, mais remonte à la culture Liangzhu, qui a vécu il y a 5 300 à 4 300 ans dans la province actuelle du Zhejiang (est de la Chine), à près de 2 000 kilomètres de là. Certains récipients en bronze des sites présentent également des éléments typiques de la dynastie centrale Shang (16e - 11e siècles avant JC). « Ils fournissent des preuves significatives d'une compréhension profonde des origines et du développement divers et intégrés de la civilisation chinoise », a souligné M. Gao.
L'événement de Beijing est la troisième grande exposition d'objets récemment découverts à Sanxingdui en dehors de son domicile, après les expositions à Hong Kong et à Shanghai. Il lève également le rideau sur une série d'expositions retraçant les premiers stades de la civilisation chinoise au Musée de la Capitale.