Les 37 années de Zhu Miansheng pour promouvoir la médecine traditionnelle chinoise en France

Chaque fois que Zhu Miansheng parle de médecine traditionnelle chinoise (MTC), cette spécialiste, âgée de 76 ans, déborde d'enthousiasme et d'énergie.

Mme Zhu est la présidente de la Fédération paneuropéenne des spécialistes de médecine traditionnelle chinoise (PEFCTCM) et vice-présidente de la Fédération mondiale des sociétés savantes de médecine chinoise (WFCMS). De l'enseignement de la MTC en France, à la promotion de l'intégration de cette discipline dans l'enseignement supérieur médical français, passant par la fondation de l'acupuncture Temps-Points-Espace, elle a consacré 37 ans à la diffusion de la MTC dans le monde, notamment en France.

En 1987, Mme Zhu s'est rendue en France à l'invitation du célèbre sinologue français Jacques Gernet pour participer à une étude sur l'histoire ancienne des technologies en Extrême-Orient. "Le développement de l'acupuncture en France avait donné naissance à une école, mais il y avait un manque de compréhension profonde et complète, ainsi que d'expériences pratiques" à cette époque-là, rappelle-t-elle, lors d'une récente interview accordée à Xinhua.

Elle a donc décidé de rester en France et partager ses connaissances sur la MTC dans le pays.

A partir de 1990, Zhu Miansheng, invitée par le professeur Matarasso, a enseigné la MTC à la Faculté de médecine Léonard de Vinci. En même temps, elle a poursuivi un doctorat avec le professeur Attali, grand spécialiste du diabète.

Après avoir achevé sa thèse de doctorat, elle a travaillé avec les deux professeurs pour créer le Diplôme universitaire Médecine traditionnelle chinoise. "Cela a marqué l'entrée de la MTC dans l'enseignement supérieur médical occidental," note Zhu Miansheng. Puis en 2015, elle a fondé un autre diplôme sur la MTC, le Diplôme universitaire des pratiques corps-esprit en médecine traditionnelle chinoise.

Dans sa pratique clinique, cette praticienne éminente accorde également une grande attention à la combinaison des médecines orientale et occidentale.

Durant son séjour à la Faculté de médecine Léonard de Vinci, elle a mené des recherches approfondies sur le traitement du diabète avec l'aide de la MTC. Sur la base du Classique interne de l'empereur Jaune, un ouvrage ancien chinois, elle a développé une méthode qui mélange la thérapie par le mouvement et la médecine occidentale, ce qui a obtenu de bons résultats cliniques.

Au fil de ses longues années d'enseignement en MTC, de pratique clinique en acupuncture et d'échanges avec la médecine occidentale, Zhu Miansheng a fondé l'acupuncture Temps-Points-Espace et a ensuite créé un institut de recherche en la matière. Aujourd'hui, les recherches théoriques et les pratiques cliniques de cette méthode ont donné lieu à la publication de plus de 40 articles dans des revues médicales nationales et internationales.

Mais comment la MTC doit-elle se mondialiser ? Forte de ses expériences, Mme Zhu a une vision unique et profonde. "La MTC doit s'intégrer dans les sociétés occidentales, entrer dans le cadre de l'enseignement médical supérieur, et contribuer à la recherche et au traitement des maladies humaines principales", explique-t-elle.

Pour elle, les efforts individuels ont leurs limites, et les praticiens de la MTC à l'étranger doivent s'unir. En 2001, Zhu Miansheng et quelques éminents experts en MTC d'Italie, des Pays-Bas et du Royaume-Uni ont cofondé la PEFCTCM visant à promouvoir les échanges académiques internationaux et contribuer à la légalisation de la MTC dans plusieurs pays européens.

En novembre 2018, le 15e Congrès mondial de la médecine chinoise s'est tenu à Rome, en Italie, où la Déclaration de Rome a été adoptée, appelant les praticiens du monde entier à transmettre, à développer et à faire bon usage de la MTC, tout en promouvant son développement à un niveau plus élevé à l'échelle internationale. Et la date du 11 octobre a été désignée comme la "Journée mondiale de la médecine chinoise".

"La Déclaration de Rome a lancé un appel fort pour inaugurer une nouvelle ère dans laquelle la MTC contribuera à la santé mondiale", note Zhu Miansheng, ajoutant que tous les praticiens de la MTC déploient des efforts inlassables pour atteindre cet objectif.

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