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De Wuzhishan à Paris, la musique sert de pont d'amitié entre des chœurs sino-français (REPORTAGE)
Lors d'un concert qui s'est tenu vendredi soir au théâtre Café de la Danse à Paris, l'œuvre musicale "Chantons la Montagne Wuzhishan à la France", interprétée par des adolescents chinois, a fait écho à la chanson française "Si j'allais en Chine" chantée par des enfants français. Témoins de l'aspiration des jeunes pour l'autre pays, ces deux chansons ont joué un rôle clé dans le rapprochement de deux chœurs sino-français, forgeant ainsi une amitié plus forte entre les jeunes choristes.
Le concert, qui a rassemblé des chorales comme le chœur des Polysons de Paris et le chœur d'enfants des ethnies Li et Miao de Wuzhishan, a eu lieu lors du deuxième voyage de ce dernier en France du 8 au 10 mai. Fondé en août 2022 dans le bourg de Shuiman, à Wuzhishan, ville située dans le centre-sud de la province chinoise de Hainan (sud), le chœur chinois compte une quarantaine d'enfants âgés de 6 à 12 ans, issus principalement des communautés ethniques locales Li et Miao. En mai 2024, le chœur a effectué sa première représentation internationale à Paris, dans le cadre des célébrations du 60e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, en partageant la scène avec le chœur des Polysons de Paris, originaire de France, qui a créé à cette époque-là un "phénomène" sur les réseaux sociaux avec la chanson populaire "Si j'allais en Chine".
Pour cette première prestation à l'étranger, le chœur chinois a interprété une chanson intitulée "Chantons la Montagne Wuzhishan à la France", qui a profondément touché le public français, non seulement par l'harmonie unique des voix d'enfants, mais aussi par l'éclat des costumes en brocart de l'ethnie Li. La première rencontre entre les deux chorales sino-françaises a également fait germer une amitié au sein de leurs membres.
Lors du deuxième voyage du chœur chinois en France, Liu Min, chef de chœur et directeur artistique a déclaré : "Nous souhaitons mettre en avant les échanges sur le patrimoine culturel immatériel, en présentant à nouveau l'environnement écologique de la forêt tropicale et les coutumes des ethnies Li et Miao, qui sont uniques à Wuzhishan". Ainsi, sur le programme du concert, se trouvent également des œuvres originales comme "Montagne à cinq doigts (Wuzhishan)", inspirée d'un poème chinois, et "Je vous sers du thé Shuiman", destinée à présenter le patrimoine culturel local.
Après les spectacles, Liu Min, porté par les applaudissements chaleureux, s'est rappelé du chemin parcouru par son chœur. "Avant la création du chœur, la plupart des enfants n'avaient jamais reçu de formation en chant. Nous sommes partis de zéro, en les aidant peu à peu à travailler la justesse", a-t-il expliqué à Xinhua. Grâce à un travail assidu et constant, le chœur a pu enfin quitter les montagnes de Wuzhishan pour se produire sur des grandes scènes.
Wang Ruhan, une jeune fille de l'ethnie Li de 12 ans, fait partie des premiers membres du chœur. "J'aime chanter et j'aime la musique, alors je me suis inscrite", a-t-elle confié. Sous la direction des enseignants, elle a amélioré sa culture musicale, tout en gagnant en confiance et en assurance.
Lors de son deuxième voyage en France, elle a surtout été ravie de l'accueil chaleureux qui lui a été réservé et a pu retrouver ses amies françaises. "La cheffe du chœur des Polysons, Elizabeth, a préparé des petits gâteaux pour nous, qui étaient particulièrement parfumés et que j'ai adorés", s'est-elle rappelée, ajoutant que "je viens de recevoir des cadeaux de mes amies françaises, et nous nous entendons très bien, comme de vraies sœurs".
"C'est un grand bonheur de les retrouver (...) Et ça m'a fait très plaisir de voir que mes gâteaux et tout ce que j'avais préparés pour eux ont été extrêmement appréciés", s'est félicitée Elisabeth Trigo, cheffe de chœur des Polysons de Paris. Pour elle, le pont d'amitié qu'elle voulait créer existe déjà, car "les enfants ont envie d'être ensemble, de ne pas se quitter".
Selon Mme Trigo, les échanges avec le chœur d'enfants des ethnies Li et Miao de Wuzhishan ont également influencé les esprits de ses élèves. "Grâce aux voyages que nous avons pu faire, cette distance (entre la Chine et la France) qui nous paraît énorme avec ses milliers de kilomètres, n'est plus infranchissable pour eux. C'est assez extraordinaire".
"On se rend compte que (chez) tous les peuples, il y a un point commun qui peut les rassembler malgré la barrière de la langue, malgré la distance. Là, en l'occurrence, c'était la musique", a indiqué Monique, mère d'un des membres du chœur des Polysons de Paris, qui a qualifié le concert de "fabuleux". Pour elle, les rencontres et les échanges culturels entre les jeunes chinois et français sont "très importants", parce qu'il s'agit d'une "ouverture d'esprit".