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Xinjiang : à Kachgar, les drones propulsent l'automatisation de la culture du coton vers de nouveaux sommets

le Quotidien du Peuple en ligne 11.07.2025 11h06
Xinjiang : à Kachgar, les drones propulsent l'automatisation de la culture du coton vers de nouveaux sommets
Nurimangul Qasim pilote un drone pour pulvériser des pesticides au-dessus d'un champ de coton dans le comté de Yengisar, à Kachgar, dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang (nord-ouest de la Chine), le 19 juin 2025. (Photo/Xinhua)

Dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang (nord-ouest de la Chine), un drone gris argenté a survolé un vaste champ de coton à la lisière du désert du Taklamakan, pulvérisant une fine brume de pesticides avec une précision bien supérieure à celle des ouvriers agricoles.

Nurimangul Qasim, 36 ans, première femme pilote de drone du comté de Yengisar, à Kachgar, tenait la télécommande. Son drone de 70 kg s'est maintenu à trois mètres du sol, effectuant une aspersion en zigzag impeccable au-dessus des champs de coton. « La pulvérisation manuelle de pesticides ne peut pas atteindre ce niveau de précision », a-t-elle expliqué en désignant la carte thermique en temps réel sur son écran. Équipé d'un système de positionnement différentiel avancé, le drone maintient une précision millimétrique, avec une déviation maximale de deux centimètres par mètre carré. En outre, son flux d'air descendant assure une pénétration profonde dans la voûte de coton, augmentant la couverture des pesticides de 40 % par rapport aux méthodes conventionnelles.

À proximité, son mari, Ruzikhari Jume, était occupé à préparer un autre drone. Ensemble, ils gèrent désormais quotidiennement le traitement de 700 mu (environ 47 hectares) de champs de coton, une tâche qui nécessiterait normalement 35 agriculteurs.

La révolution des drones qui fait rage en Chine a simplifié le travail dans les champs de coton du Xinjiang. Omereli Abaq, agriculteur chevronné, a déclaré : « Ce que les drones exécutent en 10 minutes me prenait autrefois une journée entière », a-t-il indiqué, calculant les économies réalisées : l'utilisation d'un drone ne coûte que 8 yuans (environ 1,1 dollar) par mu, contre 20 yuans pour la main-d'œuvre humaine. La réussite professionnelle de Nurimangul Qasim reflète la tendance générale à la mécanisation et à l'automatisation de la culture du coton au Xinjiang. Le comté de Yengisar a rapporté l'adoption de drones dans 95 % des champs de coton en 2025, générant des économies de coûts et des gains de productivité de 15 yuans par mu.

Selon un rapport sur le développement de l'industrie des drones agricoles publié par le cabinet d'études Insight and Info, les ventes de drones agricoles en Chine ont atteint 93 000 unités en 2023, soit une hausse de 10,7 % d'une année sur l'autre. Le Xinjiang a dominé toutes les régions de niveau provincial de Chine, avec une part de 18 % des ventes totales.

Plus généralement, le Xinjiang est depuis longtemps à l'avant-garde de la mécanisation de la culture du coton en Chine, avec un taux de mécanisation de 100 % pour la plantation du coton et d'environ 90 % pour la récolte. De grandes machines de semis et de récolte sont désormais couramment utilisées dans les vastes champs de coton de la région, tandis que les drones sont devenus les derniers appareils autonomes libérant les producteurs de coton du travail manuel. L'ère de l'automatisation a également offert de nouvelles opportunités à des femmes comme Nurimangul Qasim, femme au foyer à temps plein il y a seulement deux ans. Mais au printemps 2023, un tournant majeur a marqué sa vie avec l'ouverture d'une formation au pilotage de drones dans le village.

Grâce à des études assidues, elle a réussi l'examen du premier coup et est devenue pilote de drone agréée. Aujourd'hui, elle forme d'autres agriculteurs en tant que spécialiste agricole nommée par le comté.

Son succès a inspiré son mari à suivre son exemple. Aujourd'hui, le couple, surnommé le « duo volant », a étendu son activité aux comtés voisins comme Shache et Shule. L'année dernière, leur service de drones a rapporté à la famille un coquet revenu de 20 000 yuans, et cette année, le couple a déjà traité plus de 30 000 mu de terres agricoles. Le service de drones est désormais devenu la principale source de revenus de la famille, représentant environ 80 % de leurs revenus annuels.

Depuis des décennies, la culture du coton et l'industrie textile sont des sources de revenus essentielles pour divers groupes ethniques du Xinjiang. L'industrie cotonnière et textile de la région emploie plus d'un million de personnes, dont les moyens de subsistance sont cependant menacés par les sanctions occidentales, alimentées par la régurgitation constante d'accusations de « travail forcé ».

Interrogée sur les allégations occidentales de « travail forcé », Nurimangul Qasim a fait un geste en direction des drones autonomes. « Cela ressemble-t-il à du travail forcé ? Nous avons choisi cette technologie pour travailler plus intelligemment, pas plus dur », a-t-elle souligné.

La réfutation la plus convaincante se trouve dans les champs de coton eux-mêmes. Nurimangul Qasim s'est accroupie, écartant les plants de coton pour révéler des gouttelettes de pesticides uniformément réparties sur les feuilles. « L'Occident prétend que nous avons recours au "travail forcé" pour cultiver le coton, mais ils ne comprennent pas que nous cultivons aujourd'hui avec la technologie », a-t-elle déclaré. « Avant, nous transportions de lourds réservoirs de pesticides sous la chaleur estivale. Aujourd'hui, nous pilotons les drones à l'ombre. Est-ce du "travail forcé" ou du progrès ? ».

Nurimangul Qasim est devenue le modèle de sa fille de 14 ans. « Maman m'a dit que les femmes aussi pouvaient être douées en technologie. Je veux être comme elle », a-t-elle affirmé.

(Web editor: Ying Xie, Yishuang Liu)

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