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Des "hommes d'or" au "nouveau trio" : la Chine et la France approfondissent leur coopération dans le domaine de l'énergie propre
En 1989, la centrale nucléaire de la baie de Daya, première centrale nucléaire civile sur la partie continentale de la Chine dotée de la technologie française, a envoyé une centaine de Chinois en France pour suivre une formation en gestion des centrales nucléaires.
C'était la première génération d'opérateurs nucléaires chinois, et les coûts de formation équivalaient à cette époque au même volume d'or d'un corps humain. C'est pourquoi on les appelait les "hommes d'or".
Depuis, la Chine et la France ne cessent de renforcer leur coopération dans le domaine de l'énergie propre, du réacteur nucléaire EPR à l'énergie éolienne en mer, en passant par le "nouveau trio" d'industries chinoises -- panneaux solaires, voitures électriques et batteries au lithium --, contribuant ainsi au développement durable et vert du monde.
"La formation a été menée selon le système maître-apprenti et celui de 'l'éducation de l'ombre'. Cela veut dire qu'un apprenti chinois suit un maître français comme son ombre, apprenant et se formant auprès de lui. Nous avons acquis des connaissances tout en établissant des amitiés solides avec nos maîtres français", se rappelle He Yu, un des "hommes d'or" et ancien président du China General Nuclear Power Group (CGN).
Cette expérience d'études en France a permis à He Yu et à ses camarades d'acquérir une connaissance et une expérience riches et solides dans l'entretien et la gestion des centrales nucléaires. Ils sont devenus "l'équipe fondatrice" pour le développement de l'énergie nucléaire en Chine. Après leur retour en Chine, les "hommes d'or" se sont engagés dans la construction de la centrale nucléaire de la baie de Daya, qui fonctionne en toute sécurité depuis 30 ans, et ont formé plus de 2.000 techniciens pour les autres bases nucléaires du pays.
Au 21e siècle, la coopération sino-française s'intensifie dans la technologie nucléaire. Le 13 décembre 2018, la première unité de la centrale nucléaire de Taishan, construite conjointement par la Chine et la France, a été mise en service avec succès. Cette unité utilise la technologie nucléaire EPR, réacteur à eau pressurisée de 3e génération, devenant ainsi le "premier projet mondial EPR".
Autour du sujet de l'innovation technologique nucléaire, la Chine et la France ont établi plusieurs laboratoires de coopération pour différents domaines de gestion des centrales nucléaires. Ils ont conjointement promu l'exécution de centaines de projets de coopération et ont envoyé plus de 1.000 personnes pour des échanges et des séminaires.
Dans le domaine de l'énergie propre, le nucléaire n'est que le début de la coopération sino-française, qui s'étend à d'autres domaines tels que l'énergie hydroélectrique, l'énergie éolienne et l'énergie solaire.
L'île de Groix, située dans le nord-ouest de la France, et ses environs sont célèbres pour être des zones de fort vent. A une dizaine de kilomètres de l'île de Groix se trouve une zone maritime d'environ 20 km2 où, sur une mer bleue, les éoliennes tournent rapidement. Il s'agit d'un projet éolien en mer flottant construit et exploité en coopération par la CGN Europe Energy, filiale de CGN, et son partenaire français, Eolfi.
A ce jour, la CGN Europe Energy compte une capacité installée en énergies renouvelables d'environ 2,4 millions de kilowatts en Europe, avec des activités réparties dans plusieurs pays, dont la France, le Royaume-Uni, la Belgique et les Pays-Bas. En France, elle détient cinq projets éoliens sur sol et un projet photovoltaïque.
Pour les entreprises françaises spécialisées dans l'énergie nouvelle, la coopération avec leurs partenaires chinois leur offre un accès plus pratique au marché chinois et à celui de l'Asie-Pacifique. Selon le fondateur d'Eolfi, Alain Delsupexhe, les conditions éoliennes et maritimes autour de l'île de Groix sont similaires à celles de nombreux endroits en Asie, et la coopération avec la CGN Europe Energy offre des opportunités pour exporter les technologies et produits vers la région Asie-Pacifique.
L'Europe est depuis longtemps leader dans la transition énergétique du monde. Ces dernières années, l'émergence du "nouveau trio" d'industries en Chine a ouvert de nouveaux espaces pour la coopération sino-française dans le domaine des énergies propres.
Le constructeur chinois de voitures électriques BYD, basé à Shenzhen, a conclu récemment un partenariat stratégique avec le plus grand distributeur automobile français, Emil Frey France. En mai de cette année, BYD ouvrira ses deux premiers magasins en France, et établira par la suite un réseau de vente plus large dans le pays.
Dans les Hauts-de-France, la Vallée de la batterie est en pleine construction, et la participation des entreprises chinoises à la chaîne d'approvisionnement des véhicules électriques est très attendue. A Ruitz, au cœur de la Vallée de la batterie, deux lignes de production de boîtiers de batteries, issues d'un investissement conjoint de la société chinoise Minth Group et du français Renault en 2023, ont démarré leur production.
"Aujourd'hui, les entreprises chinoises ont acquis une véritable avance en matière de technologies des batteries et des véhicules électriques. Donc, ce qui nous intéresse effectivement, c'est d'avoir créé ce partenariat pour que nous puissions bénéficier du savoir-faire de cette entreprise chinoise", déclare Yann Pitollet, directeur général de Nord France Invest.
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