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L'éducation des filles, un puissant moteur de transformation et de développement mondiaux

Xinhua 13.10.2025 15h13

Dans le centre d'aide pour filles d'Aitong, un bourg du sud-ouest du Kenya, lorsqu'on lui demande : "Qu'est-ce que le bonheur ?", Michelle Ketterai, 13 ans, répond : "C'est pouvoir aller à l'école et avoir des amis". A l'avenir, elle souhaite devenir cuisinière, car elle éprouve de "la joie à préparer de bons plats pour les autres".

Un proverbe africain dit : "Eduquer une fille, c'est éduquer toute une nation". L'éducation des filles n'est pas seulement un engagement central des Objectifs de développement durable des Nations Unies, elle est aussi un principe important pour favoriser l'équité et la prospérité dans tous les pays.

L'éducation des filles est considérée comme l'une des forces de transformation les plus prometteuses. Elle peut non seulement changer le destin des individus, permettant aux filles de poursuivre leurs rêves et de réaliser leur propre valeur, mais aussi de remodeler l'avenir des nations et d'insuffler une dynamique durable au développement mondial. Lorsque les filles reçoivent une bonne éducation, elles peuvent mieux participer à la vie économique, augmenter les revenus familiaux et promouvoir la stabilité et le développement de la société.

La Chine, comme les autres pays du monde, explore les moyens de promouvoir l'éducation des filles, afin de ne laisser aucune fille de côté.

CHINE : "NE LAISSER AUCUNE FILLE DE COTE" DANS L'EDUCATION DES FILLES

En Chine, de nombreuses histoires touchantes illustrent l'importance et l'efficacité de l'éducation des filles. Lorsque Zhang Guimei enseignait dans la province du Yunnan (sud-ouest), elle s'est demandée pourquoi il y avait de moins en moins de filles dans sa classe. En visitant les familles, elle a compris que beaucoup de filles de familles pauvres quittaient l'école prématurément, soit pour aider leurs parents aux champs, soit pour travailler à l'extérieur, voire se marier tôt en échange d'une dot.

En 2008, grâce à des efforts multiples, elle a finalement créé le premier lycée pour filles entièrement gratuit de Chine, déterminée à permettre à ces jeunes filles de familles défavorisées de changer leur destin par le savoir. Selon Zhang Guimei, "une fille peut influencer trois générations. Si nous formons des mères instruites et responsables, les enfants des régions montagneuses ne quitteront pas l'école et ne deviendront pas orphelins". Depuis la création du lycée pour filles de Huaping, plus de 2.000 filles ont quitté les montagnes et intégré l'université, brisant ainsi le cercle vicieux de la pauvreté transmise par des mères et des enfants peu éduqués.

En 1989, sous la direction de la Fédération nationale des femmes de Chine, le Fonds chinois pour les enfants et les adolescents a lancé le plan Bourgeon de printemps, chaque fille étant considérée comme un bourgeon du printemps. Cette initiative d'aide à la scolarisation spécifiquement destinée aux filles pauvres, initialement conçue pour aider les filles déscolarisées des régions pauvres à retourner à l'école, s'est progressivement étendue à la formation professionnelle, à la santé mentale, aux pratiques sociales, etc. Pendant plus de trente ans, ce plan a aidé plus de quatre millions de filles. Certaines sont devenues enseignantes revenues instruire dans leur région, d'autres des médecins veillant sur la santé ou encore des ingénieurs participant à la construction, s'épanouissant dans divers domaines.

ŒUVRER ENSEMBLE POUR PROMOUVOIR L'EDUCATION DES FILLES DANS LE MONDE

Au cœur de la réserve nationale du Masai Mara au Kenya, une maison en tôle abrite le centre "Bonheur". Vingt-neuf filles âgées de 3 à 18 ans, pour la plupart déscolarisées ou sans foyer, certaines ayant fui pour échapper à des mariages précoces, y résident. Mary Silantoi, 56 ans, est leur "mère". En faisant du bénévolat pour le bureau des affaires féminines et infantiles du comté de Narok, elle a rencontré de nombreuses filles au parcours difficile.

Lorsque les Chinois Tang Lin et Yuan Lin se sont rendus au Masai Mara pour créer une entreprise, Mme Silantoi les a aidés à reprendre un camping local et leur a demandé de lui réserver un espace pour ouvrir un commerce sur leur site afin qu'elle puisse avoir un revenu pour élever ses "filles".

"J'ai moi-même été une fille", confie Tang Lin, 48 ans. "En voyant des enfants pieds nus nous saluer sur le chemin, je ne pouvais pas rester les bras croisés". En juin 2023, elle et Yuan Lin ont acheté un terrain à Aitong et y ont construit le centre d'aide actuel. En mars 2024, le bureau du développement social du comté de Narok lui a accordé le label "organisation communautaire à but non lucratif". Pour Mme Silantoi, le bonheur, c'est qu'un jour, elle n'ait plus besoin de "sauver" quiconque, que ces enfants puissent grandir et devenir elles-mêmes.

L'histoire du centre "Bonheur" n'est qu'un exemple des efforts chinois en faveur de l'éducation des filles en Afrique. Lancé au Nigeria, en Ouganda et au Botswana, un projet d'éducation à la santé pour les filles africaines, mis en œuvre conjointement par l'Université de Beijing (PKU) et l'UNESCO, offre de meilleures opportunités éducatives et de développement aux filles locales grâce à une évaluation des besoins, des activités éducatives spécifiques et le partage d'expérience.

Selon le Plan d'action pour l'égalité des genres 2026-2029 de l'UNICEF publié en juillet dernier par le Conseil économique et social des Nations Unies et l'UNICEF, les filles en Afrique subsaharienne sont plus susceptibles que les garçons d'être déscolarisées au primaire et au secondaire. Dans le monde, les adolescentes et jeunes femmes de 15 à 24 ans représentent 56% de la population jeune analphabète. Les adolescentes sont également deux fois plus susceptibles que les garçons de n'être ni scolarisées, ni employées, ni en formation.

La promotion de l'éducation des filles constitue un volet essentiel de la coopération éducative internationale menée par la Chine. Par exemple, le gouvernement chinois a financé le Prix de l'UNESCO pour l'éducation des filles et des femmes, qui récompense les individus et organisations ayant contribué de manière exceptionnelle à l'éducation des filles et des femmes. Il s'agit du premier Prix UNESCO de ce type, qui joue un rôle unique pour mettre en valeur les projets fructueux qui encouragent et améliorent les perspectives d'éducation des filles et des femmes et, par conséquent, leur qualité de vie.

Des montagnes du Yunnan aux savanes africaines, du plan Bourgeon de printemps à la coopération éducative sino-africaine, la Chine démontre par des actions concrètes son engagement mondial à "ne laisser aucune fille de côté".

(Web editor: Ying Xie, Yishuang Liu)

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