Près de la moitié des Israéliens seraient en faveur d'un retrait unilatéral des territoires palestiniens de Cisjordanie, selon un sondage publié dimanche par le quotidien Jerusalem Post.
Ce sondage, réalisé par l'institut Rafi Smith de l'Université de Tel Aviv pour le mouvement "Blue White Future" ("Avenir bleu-blanc"), indique que 45% des Israéliens seraient favorables à un retrait unilatéral effectué sur la base des frontières de 1967 qui assurerait cependant le maintien des grandes colonies israéliennes en Cisjordanie.
Le pourcentage de sondés favorables à un tel retrait s'établissait à 38% en juin, ce qui indique donc une augmentation de 7% depuis juin.
Par ailleurs, 76% des sondés soutiennent le principe d'indemniser les colons qui accepteraient de se retirer volontairement, et 80% des personnes interrogées seraient favorables à un maintien de soldats en Cisjordanie en cas de retrait unilatéral.
En outre, 68% des sondés se sont déclarés favorables à la mise en oeuvre de mesures menées en amont par l'Etat pour préparer le retour sur le territoire israélien des colons à qui il serait demandé de quitter la Cisjordanie.
Le coprésident de l'"Avenir bleu-blanc" Gilead Sher a indiqué au Jerusalem Post que les Israéliens commençaient à se faire à l'idée qu'un Etat démocratique israélien nécessitait un retrait des territoires occupés, avec ou sans accord.
Selon M. Sher, pour une question de sécurité nationale, il est du devoir d'un gouvernement responsable de promouvoir la solution à deux Etats sur la base des frontières de 1967.
"Le statu quo et l'inefficacité du gouvernement actuel conduisent à la fin du sionisme, qui a établi en Israël le foyer national et démocratique du peuple juif", estime-t-il. "Nous devons enrayer le risque d'un Etat binational ou inégalitaire en prenant des mesures constructives de façon unilatérale", a-t-il ajouté.
Un sondage rendu public la semaine dernière, également réalisé par l'institut Rafi Smith pour l'organisation "Avenir bleu-blanc", a montré que 62% d'un échantillon représentatif de 500 personnes estimaient que la solution à deux Etats était le meilleur choix pour Israël.
En juin 2009, lors de son discours à l'université Bar Ilan, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou s'était lui-même déclaré favorable à la solution à deux Etats. Et lors d'une interview accordée à la chaîne d'informations israélienne Channel 2 il y a deux mois, le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré que les efforts de paix déployés par les Palestiniens étaient basés sur une solution à deux Etats.
Les pourparlers de paix entre Israéliens et Palestiniens ont été suspendus en 2010 en raison de la construction de colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, sur des territoires annexés par Israël à l'issue de la guerre des Six jours de 1967.