Hier matin, La France a connu un choc sans précédent depuis des années, et le monde a été glacé d'horreur après le terrible attentat qui menée par trois terroristes, qui a touché le journal satirique Charlie Hebdo, faisant douze morts et huit blessés, dont quatre en " situation d'urgence absolue ", selon les termes du Ministre fran?ais de l'intérieur Bernard Cazeneuve.
Ce n'est sans doute pas par hasard si le journal a été touché le jour de sa conférence de rédaction hebdomadaire, qui a lieu chaque mercredi matin avec tous les journalistes. Les terroristes ont d'abord tué un policier du service de protection des personnalités, affecté à la protection du rédacteur en chef de l'hebdo, Charb, abattu d'un coup de fusil automatique. Ils ont ensuite assassiné des journalistes, qui étaient réunis en conférence de rédaction. Dans l'attentat, c'est la rédaction du journal qui a été décapitée, puisque le journaliste et dessinateur Charb, directeur de la publication, ainsi que les dessinateurs Cabu, Wolinski et Tignous, membres emblématiques de Charlie Hebdo et véritables stars de la caricature, ont été tués, de même que le journaliste Bernard Maris. Depuis février 2006 et la première affaire des caricatures de Mahomet, les locaux du journal satirique, qui avaient fait à plusieurs reprises la cible de menaces, faisaient l'objet d'une protection policière.
Un appel à témoins a été lancé par la police judiciaire et un numéro vert a été activé pour recueillir des renseignements. La DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) et la section antiterroriste (SAT) de la préfecture de Paris recherchent activement les auteurs de l'attentat en Seine-Saint-Denis, au Nord de Paris. Les assassins lourdement armés ont changé de véhicule place du Colonel-Fabien, dans le 10e arrondissement, mais les policiers auraient perdu leur trace porte de Pantin, à la sortie de Paris, où ils ont percuté un piéton.
D'après la presse, les agresseurs se seraient d'abord trompés de b?timent, et seraient rentrés dans une autre entreprise. Puis, vers 11 h 30, deux hommes armés d'une kalachnikov et d'un lance-roquettes ont fait irruption au siège de Charlie Hebdo. Un échange de coups de feu a eu lieu avec les forces de l'ordre, avant que le commando commence à tirer dans le hall, puis monte dans les étages. D'après l'agence Reuters, une trentaine de coups de feu ont été tirés par " deux hommes qui auraient lancé : 'On va venger le prophète' ". Sur une vidéo tournée depuis les toits par des témoins, on a aussi clairement pu entendre le cri " Allah Akbar ", ce qui ne laisse aucun doute sur le caractère terroriste du massacre.
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve est rapidement arrivé sur place, ainsi que la maire de Paris, Anne Hidalgo, et le président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon. Le Gouvernement a annoncé le relèvement du plan Vigipirate de protection contre le terrorisme au niveau " alerte attentats ", le niveau le plus élevé, dans toute l'Ile-de-France. Les organes de presse, les grands magasins, les lieux de culte et les transports ont également été placés sous " protection renforcée ", et les sorties scolaires à Paris et les activités en dehors des établissements sont suspendues jusqu'à nouvel ordre. L'attentat d'hier est le plus meurtrier commis en France depuis 1978.