Les négociateurs du P5+1 (Etats-Unis, France, Chine, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne) et de l'Iran ont réaffirmé, dans une déclaration conjointe publiée jeudi à Lausanne, en Suisse, poursuivre leurs efforts pour trouver une solution globale sur le programme nucléaire iranien.
Lue par la chef de la diplomatie de l'Union européenne, Federica Mogherini, cette déclaration conjointe intervient après plusieurs rounds de négociations intenses et difficiles de l'Iran avec les Etats-Unis et le P5+1, marquées par des tractations et des intransigeances.
Selon la déclaration conjointe de deux pages, les experts politiques et techniques vont rédiger, d'ici fin juin, un Plan d'action global, avec des annexes techniques en détail.
Selon le compromis obtenu à l'issue de négociations, des solutions sur les paramètres clés du dossier nucléaire de l'Iran ont été trouvées.
Sur le plan de l'enrichissement nucléaire de l'Iran, le nombre de centrifugeuses de l'Iran passera de 19.000 à 6.104 (réduction de deux tiers). Sur les 6.104, seules 5.060 auront le droit de produire de l'uranium enrichi pendant 10 ans.
Téhéran va réduire son stock d'uranium faiblement enrichi (LEU) de 10.000 kg à 300 kg enrichi à 3,67% pendant 15 ans. De plus, l'Iran a accepté de ne pas construire de nouvelles installations d'enrichissement d'uranium pendant 15 ans. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sera en charge de contrôler régulièrement tous les sites nucléaires iraniens.
A propos des sanctions contre l'Iran, les sanctions américaines et européennes seront levées dès que le respect de ses engagements par l'Iran aura été certifié par l'AIEA. Elles seront rétablies si l'accord n'est pas appliqué.
Les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU seront levées dès que l'Iran respectera tous les points clés de l'accord, et une nouvelle résolution du Conseil de sécurité maintiendra les interdictions de transfert de technologies sensibles et soutiendra l'application de cet accord.
Le dernier round de négociations du P5+1 et de l'Iran a débuté à la mi-mars, lorsque le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, et son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, se sont rencontrés à Lausanne, négociations perturbées par une suspension de cinq jours, avant leur reprise jeudi dernier, dans la dernière tentative d'arracher un compromis.
Les négociations, qui devaient prendre fin le 31 mars, se sont prolongées de deux jours, pour raison de la complexité du dossier.
Après avoir conclu un accord intermédiaire en novembre 2013 à Genève, le P5+1 et l'Iran ont repoussé par deux reprises la date butoir pour un règlement définitif garantissant le caractère pacifique du programme nucléaire iranien en échange d' une levée des sanctions contre Téhéran.
(Rédacteurs :何蒨, Wei SHAN)