Dernière mise à jour à 15h49 le 29/03
1/4Des gens montent à bord d'un autocar à Medyka, en Pologne, le 26 février 2022. (Xinhua/Meng Dingbo)
2/4Des véhicules dans une station service à Przemysl, en Pologne, le 26 février 2022. (Xinhua/Meng Dingbo)
3/4Des personnes en provenance de l'Ukraine arrivent à Medyka, en Pologne, le 26 février 2022. (Xinhua/Zhou Nan)
4/4Des gens en provenance de l'Ukraine arrivent à Medyka, en Pologne, le 26 février 2022. (Xinhua/Zhou Nan)
C'est une nuit glaciale à Medyka, une ville du sud-est de la Pologne, à la frontière avec l'Ukraine, où des réfugiés ukrainiens traumatisés frissonnent en faisant la queue pour traverser la frontière.
Ayant fui leur foyer pour échapper au conflit russo-ukrainien, ils espèrent trouver refuge et sécurité ailleurs.
Le premier jour de l'opération militaire russe, les gardes-frontières polonais ont annoncé que 29.000 réfugiés étaient arrivés en Pologne, mais ce chiffre est maintenant passé à plus de 100.000.
Certains ont plus de chance que d'autres. Sur le parking frontalier, des dizaines de voitures et de minibus attendent pour récupérer des amis et des parents ukrainiens. D'autres, par contre, arpentent les lieux avec agitation, demandant des informations à répétition.
Même ceux qui ont une voiture ne savent pas toujours jusqu'où ils pourront aller. Plus de la moitié des stations-service entre Medyka et Przemysl, 10 km plus loin, ont déjà vendu leur dernière goutte d'essence de la journée.
Nombre de réfugiés ne veulent pas être confrontés aux caméras ou aux microphones des journalistes immédiatement après avoir mis le pied sur le territoire polonais. Julia, qui vient de retrouver son mari, est cependant disposée à parler à Xinhua.
Tenant d'un bras son fils d'un an, la jeune femme de 26 ans récupère des plats cuisinés auprès de bénévoles, tandis que son fils aîné plonge la tête dans une boîte remplie de peluches offertes par les habitants de la région.
La famille de Julia vit dans une petite ville de l'ouest de l'Ukraine, et son mari travaille dans une usine automobile Skoda à Prague, en République tchèque. Après l'éclatement du conflit russo-ukrainien, elle a décidé de se rendre chez son mari.
Son père et son frère l'ont conduite jusqu'à la zone frontalière. Ils ont entendu des explosions en cours de route. Elle a marché les 20 derniers km avec ses deux fils jusqu'en Pologne, et a finalement retrouvé son mari, qui était venu la chercher.
"Le voyage a été difficile et dangereux, mais nous sommes enfin en sécurité", déclare Julia, qui n'a pas voulu donner son nom complet. "Que se passera-t-il dans le futur ? Je ne sais pas", dit-elle cependant.
Comme Julia, Yryna a également traversé la frontière samedi. Elle s'est levée à 04H00 du matin, avec pour objectif de se rendre chez sa cousine avec ses trois enfants.
Yryna a presque tout laissé chez elle à Truskavet, une ville de la région ukrainienne de Lviv, près de la frontière. Tout le monde l'a incitée à partir dès qu'elle pourrait.
"Je ne crains pas pour ma vie, mais j'ai trois enfants", affirme-t-elle avant de fondre en larmes.
Sa fille aînée, Anna, semble moins inquiète, montrant à Xinhua son chat et son lapin, qui voyagent avec elle. Anna dit qu'elle veut rentrer chez elle, car tous ses amis sont restés là-bas.
Bien que la plupart des voyageurs aillent de l'Ukraine vers la Pologne, Terebetskyy Volodumur, un homme d'affaires ukrainien de 50 ans, s'apprête par contre à traverser la frontière en sens inverse pour rentrer chez lui, à Kiev.
Il s'était rendu en Italie mardi pour un voyage d'affaires lorsqu'il a entendu dire que de nombreux Ukrainiens fuyaient leur domicile, explique-t-il.
"Tout allait bien quand je suis parti, et tout à coup il y a une guerre. J'ai trois enfants à la maison et je veux rentrer pour être avec eux", déclare-t-il.