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La Russie et l'Ukraine vont discuter à la frontière Ukraine-Biélorussie alors que les combats continuent

Xinhua | 28.02.2022 07h59

Dans le contexte du conflit en cours entre la Russie et l'Ukraine, une lueur d'espoir a vu le jour alors que les deux pays sont convenus de se rencontrer pour discuter à la frontière entre la Biélorussie et l'Ukraine.

Les deux parties ont finalement réussi à s'entendre après plusieurs échanges en dents de scie. Le Kremlin a précédemment annoncé l'arrivée d'une délégation russe en Biélorussie pour des négociations avec l'Ukraine, tandis que le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait rejeté la proposition russe de négocier en Biélorussie en affirmant que ce pays n'était pas une option envisageable.

A la suite de son refus initial, M. Zelensky a déclaré que l'Ukraine rencontrerait la Russie "sans conditions préalables" à la frontière.

Photo prise le 27 février 2022 montrant de la fumée s'élevant dans le ciel à Kiev, en Ukraine. (Lu Jinbo/Xinhua)

Cette entente pour la tenue des négociations a été atteinte lors d'un entretien téléphonique entre M. Zelensky et son homologue bélarusse Alexandre Loukachenko.

Plus tôt ce dimanche matin, le président russe Vladimir Poutine a ordonné aux forces de dissuasion russes de se mettre en régime spécial d'alerte au combat au cours d'une réunion avec de hauts responsables de la défense, accusant les pays occidentaux d'imposer des "sanctions illégitimes" contre l'économie de son pays.

DES HABITANTS TERRIFIES

Kiev a connu une nouvelle nuit agitée samedi alors qu'une épaisse fumée noire s'élevait dans le ciel non loin de la statue de la Mère-Patrie.

Pendant que les troupes russes avançaient, la plupart des habitants se sont réfugiés avec leurs animaux de compagnie dans les stations de métro de la capitale ukrainienne pour se protéger des frappes aériennes.

Vera, une habitante âgée de 30 ans, a indiqué à Xinhua que sa famille avait à peine dormi au cours des trois derniers jours. "Comment peut-on dormir quand on entend constamment des explosions et des sirènes ?"

Le logement de Vera comprend un parking souterrain. Dès qu'une alerte de raid aérien retentit, sa famille et elle s'y précipitent pour s'abriter.

"C'est particulièrement difficile pour un enfant. Ma fille pleure presque à chaque fois", a-t-elle confié.

Un journaliste passe devant un bâtiment endommagé à Donetsk, le 26 février 2022. (Victor/Xinhua)

Depuis que le gouvernement ukrainien a décrété l'état d'urgence le 24 février, une série de tirs, d'explosions et de bombardements ont secoué Kiev. Vendredi, un immeuble résidentiel de l'avenue Lobanovsky a été frappé par un missile et a pris feu, selon une vidéo Telegram publiée par le maire de la capitale, Vitali Klitschko.

Bogdan, un plombier de 43 ans vivant dans un immeuble de neuf étages à Kiev, a indiqué que les occupants de l'immeuble utilisaient un sous-sol abandonné depuis longtemps comme abri aérien.

"Nous avons sorti les déchets avec tout l'immeuble pendant plusieurs heures d'affilée, puis nous avons installé l'électricité dans le sous-sol. Maintenant, nous y passons la nuit avec les enfants", a expliqué Bogdan, père de deux enfants.

Au début, il a réussi à convaincre ses enfants que "c'est presque une randonnée, on dort sur des tapis de sol et dans des sacs de couchage".

"Mais hier, cette ruse n'a pas fonctionné : mon fils aîné a pleuré la moitié de la nuit parce qu'il avait peur qu'une roquette ne frappe l'immeuble", a raconté Bogdan. "Je ne pense pas que mes enfants méritent ça."

"De temps à autre, nous envisageons de quitter la ville", a déclaré Vera, "mais nous ne savons pas où nous réfugier".

LES COMBATS CONTINUENT

Un peu plus tôt dimanche, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré qu'une délégation comprenant des représentants du ministère des Affaires étrangères, du ministère de la Défense et d'autres agences gouvernementales était arrivée en Biélorussie.

Dans le même temps, toutes les unités russes ont reçu l'ordre de monter une offensive conformément aux plans d'opération, a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense Igor Konachenkov lors d'un briefing.

Des troupes venues de Lougansk ont avancé de près de 46 km et capturé les villes de Schastia et de Muratovo. Des troupes venues de Donetsk ont quant à elles avancé de 10 km supplémentaires depuis la ligne de front, a rapporté samedi le ministère.

Photo prise le 25 février 2022 montrant les prix du diesel et de l'essence affichés sur un écran dans une station-service à Francfort, en Allemagne. (Armando Babani/Xinhua)

Selon le ministre ukrainien de la Santé Viktor Liashko, 198 Ukrainiens ont été tués au cours des opérations militaires russes.

Les forces armées russes ont détruit 975 pièces d'infrastructures militaires ukrainiennes depuis le début des combats, a déclaré dimanche M. Konachenkov.

Les pays occidentaux ont écarté l'idée d'une opération militaire en Ukraine, tout en répondant par des sanctions économiques.

M. Peskov a déclaré que ces sanctions avaient peu d'impact sur les hauts dirigeants russes.

Samedi, la Maison Blanche a annoncé dans un communiqué conjoint que les Etats-Unis, de même que la Commission européenne, la France, l'Allemagne, l'Italie, le Royaume-Uni et le Canada, soutenaient l'expulsion de "certaines banques russes" du système de paiement SWIFT, un système utilisé pour la plupart des transactions financières internationales. Cette expulsion aura lieu "dans les prochains jours", et visera à "couper davantage la Russie du système financier international et de nos économies".

Le vice-président du Conseil de sécurité russe Dmitri Medvedev a déclaré samedi que les sanctions décrétées contre la Russie pourraient être l'occasion de revoir les relations de la partie russe avec les Etats qui les ont imposées. Il a noté que la Russie pourrait également être amenée à répondre de manière symétrique aux mesures prises contre les citoyens et les entreprises russes à l'étranger, notamment en saisissant les fonds des étrangers et des sociétés étrangères en Russie.

Les autorités de l'aviation russe ont également déclaré qu'il y aurait une "réponse symétrique" aux pays ayant choisi d'interdire leur espace aérien aux avions russes. Moscou a notamment promis de fermer son espace aérien en guise de représailles.

L'onde de choc générée par le conflit a violemment frappé les principaux marchés mondiaux, faisant tomber les valeurs boursières à leur plus bas. Les craintes quant à d'éventuelles ruptures d'approvisionnement ont conduit les prix du pétrole et du gaz naturel à atteindre des sommets sans précédent depuis plusieurs années.

APPELS À UNE SOLUTION PACIFIQUE

Tandis que le conflit militaire entrait dans son quatrième jour, la communauté internationale a continué à appeler à une solution pacifique.

Lors d'un entretien téléphonique avec son homologue turc Mevlut Cavusoglu, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que Moscou était prêt à négocier avec "toutes les forces constructives" pour résoudre la crise ukrainienne.

Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, s'adresse à la presse au siège de l'ONU à New York, le 25 février 2022. (Wang Ying/Xinhua)

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a déclaré dans un communiqué que la situation n'était "pas irréversible", et a appelé toutes les parties concernées à protéger les civils et à faire respecter le droit humanitaire international et les droits de l'homme.

Au cours de ses entretiens téléphoniques avec Liz Truss, ministre britannique des Affaires étrangères, Josep Borrell, haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, et Emmanuel Bonne, conseiller diplomatique du président français, le conseiller d'Etat chinois et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a déclaré vendredi que la Chine soutenait et encourageait tous les efforts diplomatiques propices à un règlement pacifique de la crise.

Durant une rencontre avec M. Poutine jeudi à Moscou, le Premier ministre pakistanais en visite Imran Khan a déclaré que le conflit n'était dans l'intérêt de personne, et a indiqué que le Pakistan était convaincu que les différends devaient être réglés par le dialogue et la diplomatie, selon un communiqué publié par le bureau de M. Khan.

Le président autrichien Alexander Van der Bellen a quant à lui déclaré jeudi que "tout devait être fait pour éviter une nouvelle escalade et protéger des vies".

(Rédacteurs :实习生2, Yishuang Liu)
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