Dernière mise à jour à 15h48 le 29/03
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue ukrainien Dmitro Kouleba ont déclaré jeudi être prêts à continuer leurs négociations sur le conflit en cours, sans toutefois réussir à convenir d'un cessez-le-feu au cours de leur rencontre ce jeudi en Turquie.
La réunion tripartite, qui s'est tenue en marge du Forum diplomatique d'Antalya en présence du ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu, était la première rencontre de haut niveau entre Moscou et Kiev depuis le début de l'opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine le 24 février.
PRETS A POURSUIVRE LES NEGOCIATIONS
S'exprimant lors d'une conférence de presse après la réunion, M. Kouleba s'est dit prêt à s'entretenir une nouvelle fois avec M. Lavrov sous le même format avec la Turquie comme médiateur, tandis que M. Lavrov a affirmé que la Russie souhaite poursuivre ses négociations avec l'Ukraine dans l'actuel format au Bélarus.
"Nous ne sommes pas venus ici pour remplacer le canal des négociations se tenant au Bélarus. Nous n'allons pas créer de canal parallèle. S'il y a une valeur ajoutée, nous serons prêts à discuter au sein de différents formats", a expliqué à la presse le chef de la diplomatie russe.
"Chacun sait bien que le président (russe Vladimir) Poutine ne refuse aucun contact. Nous voulons seulement que ces contacts se tiennent non pas pour leur seul intérêt, mais pour parvenir à des accords spécifiques", a ajouté M. Lavrov.
Il a précisé que l'entretien avec son homologue ukrainien avait principalement porté sur les "efforts de nos amis en Turquie concernant les sujets liés au domaine humanitaire", en référence aux tentatives de médiation d'Ankara.
Il a également averti que l'Occident se comportait de manière dangereuse en réaction à la situation en Ukraine, ajoutant que l'opération militaire russe dans le pays se déroulait comme prévu.
Lors d'une autre conférence de presse, M. Cavusoglu a fait savoir que la Turquie était disposée à poursuivre ses "efforts en faveur de la diplomatie entre la Russie et l'Ukraine" et avait joué le rôle de "facilitateur" au cours de la réunion. Selon lui, les parties ukrainienne et russe ne s'opposent pas, en principe, à d'autres entretiens.
Les délégations des deux pays ont tenu trois sessions de pourparlers au Bélarus depuis la semaine dernière, cependant les négociations se sont conclues sans avancée notable.
AUCUN ACCORD DE CESSEZ-LE-FEU
Pour sa part, M. Kouleba a dit constater l'échec de tout progrès concernant un cessez-le-feu.
La Turquie a souligné que les couloirs humanitaires en Ukraine devraient rester ouverts sans aucun obstacle, a insisté M. Cavusolgu après la réunion.
Jeudi, l'Ukraine a continué d'évacuer les civils des villes ravagées par le conflit grâce à sept couloirs humanitaires dans le nord, le centre-nord, l'est et le sud de l'Ukraine, a rapporté l'agence de presse Interfax-Ukraine, citant la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.
Mercredi, plus de 40.000 civils ont été évacués d'Ukraine en une journée.
Par ailleurs, l'opérateur énergétique public ukrainien Ukrenergo a appelé jeudi à un cessez-le-feu pour permettre aux équipes de réparation d'accéder à la centrale nucléaire de Tchernobyl et de rétablir l'alimentation électrique.
"Tout est prêt de notre côté pour réparer immédiatement les lignes et rétablir l'alimentation électrique de la centrale nucléaire de Tchernobyl, qui est coupée du réseau depuis plus d'une journée. Arrêtez simplement de bombarder et laissez passer nos équipes de réparation", a plaidé Ukrenergo dans un communiqué sur Facebook.
Plus tôt dans la journée, l'agence de presse bélarusse BelTA a indiqué sur Telegram que le président bélarusse Alexandre Loukachenko avait demandé à des spécialistes d'assurer l'alimentation électrique de la centrale de Tchernobyl. Néanmoins, Ukrenergo a par la suite assuré que l'Ukraine n'avait pas besoin de l'aide du Bélarus pour réparer la centrale.