Dernière mise à jour à 09h04 le 06/04
Les pays en développement de l'Asie de l'Est et du Pacifique devraient connaître cette année une croissance de 5% sur fond de résurgence de la pandémie de nouveau coronavirus, de durcissement des conditions financières et du conflit Russie-Ukraine, a estimé lundi la Banque mondiale.
"Les chocs émanant de la guerre en Ukraine et des sanctions contre la Russie perturbent l'approvisionnement en matières premières, augmentent les tensions financières et freinent la croissance mondiale", lit-on dans sa récente Mise à jour économique pour l'Asie de l'Est et le Pacifique.
Alors que les économies de cette région "se remettaient du choc provoqué par la pandémie, la guerre en Ukraine vient peser sur la dynamique de croissance", a noté Manuela Ferro, vice-présidente de la Banque mondiale pour l'Asie de l'Est et le Pacifique. Toutefois, "des fondamentaux largement solides et les politiques saines de la région devraient l'aider à surmonter ces tempêtes".
La poussée de l'inflation aux Etats-Unis pourrait provoquer un resserrement financier plus rapide que prévu, peut-être opportun aux Etats-Unis mais "trop précoce" dans de nombreux pays d'Asie de l'Est et du Pacifique où la reprise est "incomplète", selon le rapport. Le risque de sorties de capitaux, qui pourrait faire pression sur les devises de certains pays, pourrait induire un resserrement financier "prématuré".
La croissance économique globale des pays en développement d'Asie de l'Est et du Pacifique devrait donc ralentir à 5% en 2022, soit 0,4 point de pourcentage de moins que prévu en octobre dernier, relève la Banque mondiale, ajoutant que si les conditions mondiales venaient à se dégrader et que les réponses des politiques nationales étaient faibles, la croissance régionale pourrait même ralentir à 4%.
Afin d'atténuer les risques et de saisir les opportunités, la Banque mondiale exhorte les gouvernements à améliorer l'efficacité de leur politique budgétaire au profit de la reprise et de la croissance, ainsi qu'à renforcer les politiques macroprudentielles pour atténuer les risques liés au resserrement financier mondial.
Elle appelle également les décideurs politiques à réformer leurs politiques commerciales et, en particulier, les secteurs des services encore protégés, afin de tirer parti de l'évolution du paysage commercial mondial et d'encourager la diffusion des technologies.