Dernière mise à jour à 08h49 le 29/06
Les députés français ont lancé officiellement mardi après-midi la 16ème législature avec l'élection de la présidence de l'Assemblée nationale. Yaël Braun-Pivet, membre de la majorité présidentielle, a été élue présidente de l'Assemblée au à l'issue d'un vote au second tour.
Mme Braun-Pivet qui succède ainsi à Richard Ferrand, battu dans sa circonscription, devient ainsi la première femme à accéder à cette fonction. Un choix "symbolique", salué par plusieurs observateurs de la scène politique française qui ont rappelé que les 14 présidents qui se sont succédés à la tête de l'Assemblée nationale sous la VIème République, étaient tous des hommes.
Avocate de profession, Mme Braun-Pivet, 52 ans, était ministre des Outre-mer dans le gouvernement d'Elisabeth Borne, avant de démissionner quelques semaines après sa réélection en tant que députée des Yvelines et sa désignation par la majorité présidentielle comme candidate à la présidence de l'Assemblée nationale.
Yaël Braun-Pivet qui occupe désormais le rang de quatrième personnage de l'Etat français est en terrain connu à l'hémicycle. Elle a été élue pour la première fois députée en 2017 sous la bannière du mouvement En Marche!, et a occupé le poste de présidente de la Commission des lois à l'Assemblée sous la XVème législature de 2017 à 2022.
Mme Braun-Pivet héritera d'une nouvelle Assemblée nationale au profil inédit avec une coalition présidentielle qui n'a obtenu que 245 sièges, loin de la majorité absolue fixée à 289 sur 577 députés.
En face d'elle, une opposition déterminée, notamment constituée de la Nupes, coalition des principaux partis de gauche (PS, LFI, PCF, EELV) avec 131 députés, du Rassemblement national (extrême droite) avec 89 députés et du parti Les Républicains (droite) 61 députés.
La Nupes, le Rassemblement national et Les Républicains entendent jouer pleinement leur rôle d'opposant, malgré l'appel du président Emmanuel Macron à un "dépassement politique" pour bâtir des compromis à l'Assemblée nationale, à l'issue d'une consultation avec les chefs de partis en mesure de constituer un groupe à l'hémicycle.
Les partis de l'opposition écartent toute possibilité de collaboration, de "logique de pacte, de coalition ou de participation" avec la majorité présidentielle à l'Assemblée nationale. "Nous restons dans l'opposition de manière déterminée et responsable", a déclaré, Christian Jacob, président du parti LR, jugé idéologiquement proche du camp présidentiel.
Les leaders du Rassemblement national et de la Nupes qui ont une vision politique opposée à celle de la majorité présidentielle ont également eu la même réaction au sortir de la rencontre avec Emmanuel Macron.
Yaël Braun-Pivet est bien consciente de cette nouvelle configuration politique au sein de l'hémicycle. "J'accède à cette fonction à un moment particulier de notre vie politique. La configuration de notre Assemblée est inédite, les Français nous enjoignent de travailler ensemble, de se battre plutôt que nous battre", a-t-elle déclaré dans un discours rassembleur.
La nouvelle présidente de l'Assemblée nationale a promis d'être la "garante de la voie du dialogue sur laquelle nous pourrons bâtir un consensus, un compromis, car l'espoir chez nos concitoyens et de nous voir sortir de ces querelles stériles pour avancer ensemble au service de la France et des Français".
Selon des spécialistes, cette nouvelle configuration de l'Assemblée ne rendra pas la tâche facile à Mme Braun-Pivet, qui aura pour rôle, notamment d'organiser le débat parlementaire. "Dans une Assemblée nationale éclatée, avec beaucoup de groupes d'opposition politique virulents, ça donnera des séances de questions d'actualité sans doute, très difficiles à présider, et compliquées à gérer", a prévenu l'ancien président de l'Assemblée nationale François de Rugy sur BFMTV.
Selon des médias français, la Première ministre Elisabeth Borne a entamé à son tour les consultations ce mardi, avec les présidents de groupes parlementaires en vue de construire un consensus à l'Assemblée nationale.