Dernière mise à jour à 09h36 le 17/07
Un navire de remplacement de l'ONU est arrivé dimanche dans la ville portuaire yéménite de Hodeïda, au bord de la mer Rouge, en préparation au transfert du pétrole brut d'un pétrolier abandonné au large du Yémen, ont indiqué des responsables onusiens à la presse sur place.
Dans la première phase de l'opération de sauvetage d'urgence, qui durera deux semaines, le navire de remplacement Nautica transférera tout le pétrole depuis le superpétrolier flottant Safer, avant qu'une bouée immergée d'amarrage à chaîne caténaire ne soit fixée au fond de la mer pour amarrer le Nautica dans une seconde phase, selon les responsables.
L'unité flottante de stockage et de déchargement (FSO) Safer appartient au Yémen et renferme plus de 1,1 million de barils de pétrole brut destinés à l'exportation, mais elle n'a pas connu d'opération de maintenance depuis le début de la guerre civile en 2015.
Qualifié par l'ONU de "bombe à retardement flottante", le superpétrolier se dégrade et pose un risque majeur d'explosion ou de marée noire, ce qui pourrait provoquer une catastrophe dans la mer Rouge quatre fois pire que la marée noire de 1989 de l'Exxon Valdez.
Une éventuelle explosion du navire rouillé ou une marée noire tuerait tous les poissons de la côte yéménite de la mer Rouge en l'espace de quelques heures, et les réserves de poissons mettraient 25 ans à se reconstituer, selon un rapport publié en avril par le Programme des Nations Unies pour le développement.
Cela entraînerait également la fermeture des ports essentiels de Hodeïda et Salif, qui sont cruciaux pour faire entrer au Yémen de la nourriture, du carburant et des fournitures vitales alors que 17 millions de personnes ont besoin d'une aide alimentaire.
La semaine dernière, l'ONU a fait savoir qu'elle avait levé environ 118 millions de dollars américains sur le budget estimé à 148 millions pour le projet de sauvetage d'urgence du Safer.