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La grogne des agriculteurs monte d'un cran à l'ouverture d'un sommet européen à Bruxelles
Des agriculteurs au volant de plus d'un millier de tracteurs ont envahi jeudi matin les rues de Bruxelles afin de faire entendre davantage leurs revendications auprès des dirigeants européens réunis en sommet extraordinaire dans la capitale belge.
Venus notamment de Belgique, d'Allemagne, de France et des Pays-Bas, ils manifestent depuis dimanche soir à travers l'Europe contre une politique agricole européenne qu'ils jugent incohérente.
Les agriculteurs s'opposent notamment aux interdictions de pesticides et d'herbicides figurant dans le projet européen Green Deal, ainsi qu'à l'éventuelle adoption d'un traité de libre-échange entre l'Union européenne et les pays sud-américains du Mercosur, qui pourrait permettre d'importer davantage de bœuf brésilien et argentin.
Ils se plaignent également de la concurrence déloyale vis-à-vis des produits importés, ainsi que des charges administratives qui impactent leur temps de travail.
L'atmosphère était particulièrement tendue jeudi matin, où près de 1.300 tracteurs menaient des actions de blocage en plusieurs endroits de Bruxelles, mais aussi dans le reste du pays. La police était notamment ciblée par des jets de fumier de la part des manifestants.
Face à cette grogne des agriculteurs, le Premier ministre belge Alexander De Croo a déploré cette situation où "Bruxelles est un peu assiégé". Il a réaffirmé jeudi la disponibilité des autorités politiques à discuter avec les agriculteurs de leurs revendications. "Bloquer la capitale pour ce faire n'est pas la solution", a-t-il indiqué à son arrivée au sommet européen.
M. De Croo a appelé les agriculteurs à ne pas risquer de perdre le soutien dont ils bénéficient auprès d'une partie de la population. "Bloquer le pays n'est pas la direction à prendre et encore moins bien sûr le vandalisme ou la violence", a-t-il averti.