Les propos tenus la semaine dernière sur une radio française par Jean-Marie Le Pen, fondateur et président d'honneur du Front National, qui avait réitéré sa position passée sur les chambres à gaz nazies, qu'il avait qualifiées de « détail de l'histoire » avaient déjà fait scandale et avaient été vivement dénoncés par les autorités du parti, mais ses derniers propos, rapportés par le journal d'extrême-droite Rivarol, dans lesquels il affirme qu'il se dit « trahi par les siens », attaque le Premier ministre Manuel Valls, « l'immigré », répète encore que les chambres à gaz sont pour lui un « détail de l'Histoire » et réhabilite le maréchal Pétain, incarnation de la collaboration de la France avec le nazisme semblent être la déclaration de trop.
Dans un communiqué publié mercredi, Marine Le Pen, qui dirige le parti depuis 2011, a déclaré que « Jean-Marie Le Pen semble avoir sombré dans une stratégie située quelque part entre la terre brûlée et le suicide politique ». Elle semble être déterminée à prendre des mesures pour évincer son père du parti qu'il a fondé, afin de tenter d'assainir le parti avant la prochaine élection. Elle a également déclaré qu'elle s'opposerait à la candidature de son père lors des élections régionales de cette année.
Se montrant particulièrement ferme, elle a dit de Jean-Marie Le Pen que « Son statut de président d'honneur ne lui donne pas le droit de prendre en otage le Front national avec des provocations vulgaires apparemment conçus pour me nuire, mais qui, malheureusement, ont touché l'ensemble du mouvement ». Elle a dit qu'elle avait informé son père qu'il n'aurait pas le soutien du parti aux élections régionales de décembre prochain, où il devait se présenter dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
De son côté, Florian Philippot, vice-président du Front National, a déclaré dans un tweet : « La scission politique avec Jean-Marie Le Pen est maintenant complète et définitive. Sous la direction de Marine Le Pen, des décisions seront prises rapidement ». Depuis qu'elle a pris les commandes du parti, Marine Le Pen a cherché à le débarrasser de son image raciste et antisémite et à l'amener dans le courant politique, en se concentrant davantage sur les questions économiques comme la nationalisation des banques et le retour du franc. « Je ne suis pas ici pour tenir une boutique. Je suis ici pour arriver au pouvoir et de le rendre au peuple français », a-t-elle dit dans une interview avec le Financial Times le mois dernier. « C'est mon rôle ».
(Rédacteurs :崔广琪, Yin GAO)