Dernière mise à jour à 09h49 le 24/01
La baisse du taux de natalité en Chine ces dernières années est due à la diminution du nombre de femmes en âge de procréer, aux changements d'attitude des jeunes envers le mariage et la fertilité et à la hausse des frais de garde d'enfants, ont affirmé le 20 janvier des responsables de la santé, annonçant que davantage de mesures concrètes seront déployées pour encourager les naissances et alléger le fardeau de la garde des enfants afin de ralentir la tendance à la baisse des nouvelles naissances.
Environ 10,62 millions de bébés sont nés en Chine l'année dernière, contre 12 millions en 2020 ; c'est aussi le nombre le plus bas de ces dernières années. D'après le Bureau national des statistiques, l'année dernière également, le taux de natalité national était tombé à son plus bas niveau depuis 1978.
Selon Yang Jinrui, directeur adjoint du département de la surveillance de la population et du développement familial de la Commission nationale de la santé, la baisse du nombre de femmes en âge de procréer, en particulier celles en âge de procréer, est aussi un facteur majeur contribuant à la baisse du taux de natalité. Ainsi, a-t-il précisé, le nombre de femmes âgées de 20 à 34 ans a diminué en moyenne de 3,4 millions par an entre 2016 et 2020. L'année dernière, le nombre de femmes dans ce groupe d'âge a diminué de 4,73 millions d'une année sur l'autre.
En outre, a-t-il dit, le mariage plus tardif chez les jeunes adultes et le manque de volonté d'avoir des bébés ont exacerbé la tendance : « Les personnes nées dans les années 1990 et 2000, qui constituent la majeure partie de celles qui pourraient se marier ou avoir des bébés de nos jours, ont reçu une éducation plus longue et font face à une plus grande pression de l'emploi », a-t-il noté, ajoutant que le phénomène a conduit plus d'entre eux à choisir différer le mariage ou même à ne jamais se marier.
« Dans le même temps, la volonté globale d'avoir des bébés diminue constamment », a déclaré M. Yang. Les femmes en âge de procréer, a-t-il dit, étaient disposées à avoir 1,64 bébé en moyenne l'année dernière, contre 1,73 en 2019 et 1,76 en 2017.
De son côté, Song Jian, directrice adjointe du centre d'études sur le développement de la population de l'Université Renmin de Chine, a averti que le nombre de femmes dans leurs meilleures années de procréation continuera de baisser en Chine d'ici 2030. En conséquence, a-t-elle déclaré, « la capacité ou non du taux de déclin des nouveau-nés annuels à se stabiliser à l'avenir dépendra de l'évolution du niveau de fécondité », ajoutant qu'« il est essentiel que la Chine accélère la mise en œuvre de politiques de soutien pour stimuler la fécondité ».
Yang Jinrui, de la Commission nationale de la santé, a pour sa part indiqué que 25 régions de niveau provincial ont terminé la révision des réglementations locales en matière de planification familiale après que la Chine a annoncé sa politique du troisième enfant fin mai. « De nombreuses régions ont prolongé le congé de maternité de 30 à 90 jours et ont mis l'accent sur la promotion du développement de services de garde d'enfants abordables dans leurs nouvelles règles » a-t-il déclaré, ajoutant que certains gouvernements locaux ont également décidé d'octroyer des allocations de fécondité ou des subventions au logement.